Le taux d'emprunt de l'Allemagne à 10 ans est encore descendu lundi (0,492%), améliorant une nouvelle fois son record historique, les investisseurs cherchant toujours des placements sûrs sur fond d'incertitudes politiques en Grèce.
Celui de la France a pour sa part égalé son record de vendredi (0,776%), tandis que ceux des pays du sud de l'Europe connaissaient une légère remontée pour le grand retour des investisseurs sur le marché obligataire après la trêve des confiseurs.
"Pour cette journée de rentrée, les investisseurs intègrent les derniers épisodes en Grèce avec la tenue de législatives anticipées et surtout les commentaires, pas vraiment positifs ce week-end côté allemand", a souligné Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.
Des informations parues samedi dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, selon lesquelles le gouvernement allemand juge inévitable une sortie de la Grèce de l'euro si le parti de la Gauche radicale Syriza remporte les législatives grecques du 25 janvier et cesse de rembourser la dette du pays ont suscité la controverse.
Alors que ces informations ont été considérées comme une manière, pour la chancelière Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble, de faire pression sur les électeurs grecs, la Commission européenne a affirmé pour sa part lundi que l'appartenance du pays à la zone euro était "irrévocable".
"Mais même si le parti Syriza arrive en tête, il n'aura sûrement pas de majorité suffisante et devra former une coalition. Il y aura donc certainement des tractations et des négociations et tout cela va peser", a ajouté M. Regnat.
"Nous aurons donc forcément de la volatilité dans les prochains jours", a-t-il poursuivi.
"Mais d'ici là, il y aura aussi beaucoup de choses" et ces incertitudes sont compensées par la perspective "d'une annonce par la Banque centrale européenne lors de sa réunion du 22 janvier d'un vaste programme de rachats d'actifs", a nuancé M. Regnat.
"Les chiffres d'inflation en Allemagne en deçà des attentes, avec un plus bas depuis 2009, sont venus une nouvelle fois alimenter ce scénario", a-t-il complété.
L'inflation en Allemagne a encore fortement ralenti en décembre, s'établissant à 0,2% sur un an, son plus bas niveau depuis octobre 2009.
Vers 16H30 (15H30 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne évoluait à 0,504% contre 0,498% vendredi à la clôture sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.
Celui de la France s'établissait à 0,786% contre 0,779% vendredi.
Celui de l'Espagne remontait un peu pour sa part à 1,556% (contre 1,497%), tout comme celui de l'Italie à 1,792% (contre 1,742%), celui du Portugal à 2,516% (contre 2,418%) et la Grèce à 9,556% (contre 9,250%).