BORDEAUX/SAINT-MALO (Reuters) - Les grandes marées, qui ont attiré de nombreux curieux ce week-end sur le littoral atlantique, ont fait samedi au moins un mort par imprudence, un septuagénaire parti pratiquer la pêche à pied à Soulac, en Gironde, a annoncé la préfecture maritime.
Dans les Côtes d'Armor, le corps sans vie d'un pêcheur d'ormeaux a d'autre part été retrouvé par un hélicoptère de la sécurité civile au large de l'Ile Grande, a-t-on appris auprès de la préfecture de la région Bretagne, selon laquelle il n'y a cependant aucune indication sur les circonstances de sa mort.
Selon Météo France et le Service hydrographique et océanographique de la marine (Shom), un coefficient de 119 était attendu, soit par exemple, dans la baie du Mont-Saint-Michel, une amplitude de 14,15 m entre basse et haute mers - ce qui reste cependant trois mètres en-dessous de l'amplitude maximale observée dans la baie de Fundy, au Canada.
Ces phénomènes, qualifiés abusivement de "marées du siècle", se produisent en moyenne tous les 18 ans.
Ils sont la conséquence de l'attraction conjuguée du soleil et de la lune, particulièrement forte si les deux astres sont alignés comme ces derniers jours.
Ils peuvent encore être amplifiés par les conditions météorologiques, ce qui n'était pas le cas ce samedi, à la grande déception des amateurs d'éléments déchaînés.
"Pour une 'marée du siècle', je suis un peu déçu parce que nous avons vu déjà beaucoup plus fort. Une année, nous sommes restés bloqués à l'hôtel parce que la rue était inondée", a dit à Reuters Jean-Bernard Delamarche, un touriste rencontré dans la ville bretonne fortifiée de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
"Je ne suis pas impressionné parce que je suis un marin, donc pour moi c'est normal", a renchéri Nicolas Salloum, un autre touriste.
Comme eux, de nombreux curieux ont afflué sur la côte ce week-end. Et Evelyne, elle aussi rencontrée à Saint-Malo, a eu du mal à trouver un hôtel, même en s'y prenant tôt - "Nous avons réservé début janvier (...) Tout était déjà réservé."
Le Mont-Saint-Michel couronné par son abbaye et cerné par la mer à marée haute, a aussi attiré des foules.
La victime de Soulac, originaire de Toulouse et en vacances, pêchait à pied près de la Pointe de Grave, à l'embouchure de la Gironde, quand une vague l'a emporté vers 12h15, selon un témoin. Les secours ont retrouvé son corps sans vie.
La préfecture maritime a lancé un appel à la "plus grande prudence", alors que la mer découvre à marée basse des zones sur lesquelles il est possible de marcher pendant des kilomètres, ce qui rend d'autant plus dangereuse la marée montante.
(Hortense de Roffignac à Saint-Malo et Claude Canellas à Bordeaux, avec Emmanuel Jarry à Paris)