Le PDG du groupe Fnac, Alexandre Bompard, a expliqué jeudi son lobbying en faveur de l'amendement autorisant les enseignes de biens culturels à ouvrir le dimanche par sa volonté de pouvoir ouvrir ses magasins "à la carte", a-t-on appris de sources syndicales.
Lors d'un comité de groupe, M. Bompard a justifié son action par la concurrence d'Amazon (NASDAQ:AMZN), disant que le géant américain "faisait 30% de son chiffre d'affaires le dimanche", ont indiqué à l'AFP Catherine Gaigne (SUD) et Thierry Lizé (FO). 86% du chiffre d'affaires de la Fnac est fait dans les magasins, a rappelé son PDG.
Mais M. Bompard a aussi expliqué que le problème de l'ouverture de 12 dimanches par an prévue par le projet de loi Macron, c'est qu'on "ne choisit pas ses dimanches", a dit M. Lizé. "La philosophie, ce n'est pas d'ouvrir partout, tout le temps, mais partout où c'est intéressant et quand il (M. Bompard, ndlr) le veut, et ne pas être assujetti à un quelconque diktat politique, c'est vraiment à la carte", a poursuivi le représentant syndical.
Pour M. Bompard, son lobbying en faveur de cet amendement, voté par le Sénat dans le cadre du projet de loi Macron, c'est pour "avoir seul la main sur les ouvertures le dimanche sans dépendre d'un maire, d'une préfecture...", a renchéri Catherine Gaigne.
Sollicitée, la direction de la Fnac n'avait pu être jointe dans l'immédiat.
Le PDG a expliqué en comité de groupe qu'il ne comptait d'ailleurs pas ouvrir 52 dimanches par an, comme l'amendement l'y autoriserait s'il était maintenu lors de l'adoption définitive du texte, selon les même sources.
Il n'a par ailleurs pris aucun engagement sur les créations d'emplois et annoncé que les contreparties au travail du dimanche seraint négociées société par société et non au niveau du groupe, a dit la représentante SUD. "Donc les mesures compensatoires ne seront pas les mêmes pour tout le monde", a poursuivi M. Lizé.
L'amendement stipule que "les commerces de détail de biens culturels peuvent déroger à la règle du repos dominical en attribuant le repos par roulement". Un amendement "scélérat" qui va "pourrir un peu plus la vie des salariés du commerce", selon les syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO et SUD de la Fnac-Relais, qui regroupe les 51 magasins de province.