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Le Premier ministre grec estime qu'un accord est proche

Publié le 04/06/2015 07:00
Mis à jour le 04/06/2015 07:04
© Reuters. ALEXIS TSIPRAS DIT QU'UN ACCORD EST PROCHE

par Foo Yun Chee et Renee Maltezou

BRUXELLES (Reuters) - Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a estimé jeudi qu'Athènes était proche d'un accord avec ses créanciers internationaux, ajoutant que le pays honorerait le remboursement de 300 millions d'euros dus au Fonds monétaire international (FMI) vendredi.

Mais, si la Commission européenne a pris acte des "progrès accomplis dans la prise en compte des positions réciproques", le gouvernement grec rejette toujours la réduction des prestations sociales et la hausse de la fiscalité réclamées par le FMI et l'Union européenne en échange de nouveaux prêts.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, qui a reçu Alexis Tsipras pour un dîner organisé mercredi soir au siège de l'exécutif européen à Bruxelles en compagnie de Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, organisera une nouvelle réunion de ce type dans les prochains jours, ont dit des responsables.

Alors que les grandes puissances européennes - et les Etats-Unis - s'inquiètent des conséquences imprévisibles de ces négociations qui traînent en longueur, les créanciers se sont montrés prêts à faire des compromis, notamment en abaissant leurs exigences en termes d'excédent budgétaire primaire.

Le projet établi par la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) comporte un objectif d'excédent primaire de 1% du PIB en 2015, de 2% en 2016, de 3% en 2017 et de 3,5% en 2018, selon des hauts fonctionnaires européens au fait du dossier.

Ces chiffres sont sensiblement moins élevés que les objectifs d'excédent primaire définis avec le précédent gouvernement grec, qui étaient compris entre 3 et 4,5%.

Avant qu'Alexis Tsipras ne s'exprime sur la tenue des discussions de ce mercredi, Nikos Filis, le porte-parole de Syriza, le parti de gauche au pouvoir, avait dit que le gouvernement grec préférait organiser des élections anticipées plutôt que d'accepter un ultimatum des créanciers internationaux.

Ces propos illustrent l'équilibre que doit trouver le Premier ministre grec entre les tenants d'une ligne intransigeante au sein de Syriza et l'impatience croissante des créanciers.

Quelques heures après que Nikos Filis a dit que la Grèce ne verserait pas les 300 millions d'euros dus au FMI en cas d'absence d'accord avec le "Groupe de Bruxelles", un Alexis Tsipras tout sourire a déclaré qu'Athènes continuerait d'honorer ses engagements.

"Ne vous inquiétez pas, nous avons déjà payé 7,5 milliards d'euros donc nous continuerons", a-t-il dit à des journalistes à sa sortie du dîner avec Jean-Claude Juncker et Jeroen Dijsselbloem.

IL FAUT ÊTRE "RÉALISTE"

Le versement dû au 5 juin est le premier des quatre remboursements que la Grèce doit effectuer au FMI d'ici la fin du mois, pour un montant total de 1,6 milliard d'euros.

Un éventuel accord avec ses créanciers permettrait en principe à Athènes, qui n'a plus accès aux marchés internationaux de la dette, de percevoir le solde d'environ 7,2 milliards d'euros des aides prévues par le plan d'aide en cours, censé s'achever le 30 juin.

La Grèce doit un total 320 milliards à ces créanciers, ce qui représente 175% de son produit intérieur brut. Quelque 65% de ces créances sont détenues par les gouvernements de la zone euro et 8,7 milliards d'euros par la Banque centrale européenne.

Alexis Tsipras s'est montré confiant sur l'issue des négociations en cours, disant qu'un accord était "en vue", tout en disant qu'il fallait conclure les discussions avec un "point de vue réaliste".

Il a ainsi une nouvelle fois exclu la suppression d'une prestation pour les retraités à faibles revenus ou encore une modification de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui, selon lui, se traduirait par une hausse de dix points de pourcentage de la fiscalité sur l'électricité.

"Nous sommes très proches d'un accord sur l'excédent primaire. Ce qui veut dire que toutes les parties sont d'accord pour aller de l'avant sans avoir recours aux sévères mesures d'austérité du passé", a ajouté le Premier ministre grec.

Depuis le début de la semaine, les créanciers de la Grèce et Athènes ont chacun défini leur propre version d'un compromis possible.

"Au bout du compte, je pense que les propositions sur la table seront celles du gouvernement grec", a poursuivi Alexis Tsipras.

"Je crois que, du point de vue de la Commission européenne, il y a une volonté d'aller de l'avant d'un point de vue réaliste."

La Commission européenne a estimé que les pourparlers entre le Premier ministre grec

par Foo Yun Chee et Renee Maltezou

BRUXELLES (Reuters) - Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a estimé jeudi qu'Athènes était proche d'un accord avec ses créanciers internationaux, ajoutant que le pays honorerait le remboursement de 300 millions d'euros dus au Fonds monétaire international (FMI) vendredi.

Mais, si la Commission européenne a pris acte des "progrès accomplis dans la prise en compte des positions réciproques", le gouvernement grec rejette toujours la réduction des prestations sociales et la hausse de la fiscalité réclamées par le FMI et l'Union européenne en échange de nouveaux prêts.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, qui a reçu Alexis Tsipras pour un dîner organisé mercredi soir au siège de l'exécutif européen à Bruxelles en compagnie de Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, organisera une nouvelle réunion de ce type dans les prochains jours, ont dit des responsables.

Alors que les grandes puissances européennes - et les Etats-Unis - s'inquiètent des conséquences imprévisibles de ces négociations qui traînent en longueur, les créanciers se sont montrés prêts à faire des compromis, notamment en abaissant leurs exigences en termes d'excédent budgétaire primaire.

Le projet établi par la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) comporte un objectif d'excédent primaire de 1% du PIB en 2015, de 2% en 2016, de 3% en 2017 et de 3,5% en 2018, selon des hauts fonctionnaires européens au fait du dossier.

Ces chiffres sont sensiblement moins élevés que les objectifs d'excédent primaire définis avec le précédent gouvernement grec, qui étaient compris entre 3 et 4,5%.

Avant qu'Alexis Tsipras ne s'exprime sur la tenue des discussions de ce mercredi, Nikos Filis, le porte-parole de Syriza, le parti de gauche au pouvoir, avait dit que le gouvernement grec préférait organiser des élections anticipées plutôt que d'accepter un ultimatum des créanciers internationaux.

Ces propos illustrent l'équilibre que doit trouver le Premier ministre grec entre les tenants d'une ligne intransigeante au sein de Syriza et l'impatience croissante des créanciers.

Quelques heures après que Nikos Filis a dit que la Grèce ne verserait pas les 300 millions d'euros dus au FMI en cas d'absence d'accord avec le "Groupe de Bruxelles", un Alexis Tsipras tout sourire a déclaré qu'Athènes continuerait d'honorer ses engagements.

"Ne vous inquiétez pas, nous avons déjà payé 7,5 milliards d'euros donc nous continuerons", a-t-il dit à des journalistes à sa sortie du dîner avec Jean-Claude Juncker et Jeroen Dijsselbloem.

IL FAUT ÊTRE "RÉALISTE"

Le versement dû au 5 juin est le premier des quatre remboursements que la Grèce doit effectuer au FMI d'ici la fin du mois, pour un montant total de 1,6 milliard d'euros.

Un éventuel accord avec ses créanciers permettrait en principe à Athènes, qui n'a plus accès aux marchés internationaux de la dette, de percevoir le solde d'environ 7,2 milliards d'euros des aides prévues par le plan d'aide en cours, censé s'achever le 30 juin.

La Grèce doit un total 320 milliards à ces créanciers, ce qui représente 175% de son produit intérieur brut. Quelque 65% de ces créances sont détenues par les gouvernements de la zone euro et 8,7 milliards d'euros par la Banque centrale européenne.

Alexis Tsipras s'est montré confiant sur l'issue des négociations en cours, disant qu'un accord était "en vue", tout en disant qu'il fallait conclure les discussions avec un "point de vue réaliste".

Il a ainsi une nouvelle fois exclu la suppression d'une prestation pour les retraités à faibles revenus ou encore une modification de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui, selon lui, se traduirait par une hausse de dix points de pourcentage de la fiscalité sur l'électricité.

"Nous sommes très proches d'un accord sur l'excédent primaire. Ce qui veut dire que toutes les parties sont d'accord pour aller de l'avant sans avoir recours aux sévères mesures d'austérité du passé", a ajouté le Premier ministre grec.

Depuis le début de la semaine, les créanciers de la Grèce et Athènes ont chacun défini leur propre version d'un compromis possible.

"Au bout du compte, je pense que les propositions sur la table seront celles du gouvernement grec", a poursuivi Alexis Tsipras.

"Je crois que, du point de vue de la Commission européenne, il y a une volonté d'aller de l'avant d'un point de vue réaliste."

La Commission européenne a estimé que les pourparlers entre le Premier ministre grec et ses interlocuteurs européens avaient progressé, ajoutant que les intenses négociations sur un accord se poursuivront.

"Ce fut une bonne réunion, constructive. Des progrès ont été accomplis dans la prise en compte des positions réciproques sur la base de différentes propositions. Il a été convenu que les deux parties se réuniront à nouveau. Le travail intense va se poursuivre", précise la Commission dans un communiqué.

© Reuters. ALEXIS TSIPRAS DIT QU'UN ACCORD EST PROCHE

Avant la réunion entre Alexis Tsipras, Jean-Claude Juncker et Jeroen Dijsselbloem, une source gouvernementale grecque avait dit que le Premier ministre grec, Angela Merkel et François Hollande avaient convenu de la nécessité de parvenir à une "solution immédiate" sur la crise de la dette grecque, avec des excédents primaires faibles.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)

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