FRANCFORT (Reuters) - Le moral des investisseurs allemands s'est dégradé plus que prévu en juin, pour tomber à son niveau le plus bas en sept mois, la crise grecque et le manque de dynamisme de l'économie mondiale créant de la nervosité dans les milieux d'affaires.
L'indice ZEW, calculé en fonction des réponses de 229 analystes et investisseurs interrogés entre le 1er et le 15 juin, a chuté à 31,5 après 41,9 en mai et 53,3 en avril. Le consensus Reuters pour juin s'établissait à 37,1.
Cet indicateur, à son plus faible niveau depuis novembre, a entraîné l'euro à son plus bas du jour, de 1,1262 dollar.
"La forte baisse de l'indice ZEW du moral des investisseurs en juin tend à indiquer que la reprise allemande est affectée par les inquiétudes concernant l'impact de la crise grecque", dit Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics.
Elle s'attend à une croissance de près de 2% de la première économie européenne, soutenue par la faiblesse de l'euro qui favorise les exportations allemandes, suivie d'une ralentissement en 2016 du fait d'un essoufflement de l'impact de l'euro faible et de la baisse des cours de l'énergie.
"Et il y a clairement un risque de ralentissement plus marqué si la crise grecque n'est pas rapidement résolue", dit-elle.
La Grèce et ses créanciers ont durci leurs positions après l'échec de leurs négociations, aiguisant les craintes d'un défaut de paiement et d'une éventuelle sortie du pays de la zone euro et incitant le commissaire européen chargé de l'Economie numérique Günther Oettinger à déclarer lundi que le moment était venu pour la Commission de se préparer à un "état d'urgence".
Le président de l'institut ZEW, Clemens Fuest, a déclaré mardi pour sa part que des facteurs extérieurs tels que les doutes sur l'avenir de la Grèce et la "dynamique restreinte" de l'économie mondiale limitaient les chances d'amélioration de "la situation économique favorable" de l'Allemagne.
La Bundesbank a récemment relevé ses estimations de croissance en Allemagne pour cette année et la suivante à la faveur d'un marché de l'emploi vigoureux et de hausses de salaires.
Le sous-indice des conditions actuelles a reculé à 62,9 après 65,7 en mai, là encore sous le consensus Reuters à 63,0.
(Michelle Martin et Kirsti Knolle, Juliette Rouillon et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)