La Bourse de New York est parvenue vendredi à effacer ses pertes de l'année, grâce à une modeste hausse de l'indice Dow Jones, qui a gagné 0,32%, alors que le Nasdaq perdait encore 0,19%.
A l'issue d'une semaine d'extrême stabilité, marquée par de faibles fluctuations autour de l'équilibre, le Dow Jones Industrial Average a pris 28,34 points, à 8.799,26 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a en revanche concédé 3,57 points, à 1.858,80 points. L'indice Standard & Poor's 500, à la composition plus représentative de l'économie américaine, a progressé de 0,14% (1,32 point), à 946,21 points, dans des volumes d'échanges encore peu étoffés.
"C'était une journée calme", a constaté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. Une journée tout juste perturbée à la mi-journée par des problèmes informatiques sur certains titres négociés à la corbeille.
"On dirait un été des années 1970. Personne n'est là, personne ne s'investit. Les actions ne sont pas assez bon marché pour que les gens se sentent obligés d'acheter, mais ils ont trop peur de vendre quoique ce soit, parce que ce serait difficile à récupérer", a ajouté l'analyste.
Le marché a ouvert en baisse et une déception sur l'indice de confiance des consommateurs mesuré par l'Université du Michigan a confirmé la tendance.
Les chiffres montraient certes une amélioration, mais moins importante que ne l'attendaient les économistes. Les chiffres ont surtout pesé sur le Nasdaq, dominé par les valeurs technologiques sensibles à la consommation privée, car la composante de l'indice sur les attentes futures a déçu.
Google a cédé 1,12%, IBM 1,09% et le fabricant de puces AMD 4,89%.
Le marché a toutefois connu une petite agitation environ une heure avant la clôture, alors que le candidat conservateur modéré Mir Hossein Moussavi revendiquait la victoire aux dépens du sortant Mahmoud Ahmadinejad lors du premier tour de la présidentielle en Iran.
Le Dow Jones et le S&P 500 se sont alors hissés dans le vert, mais ce rebond a fait long feu après de nouvelles informations faisant état d'une victoire du président sortant ultraconservateur.
Grâce à sa hausse modeste de vendredi, l'indice vedette de Wall Street s'affiche désormais dans le vert depuis le début de l'année.
"Il était à la traîne sur les autres", a observé Marc Pado, de Cantor Fizgerald. Le marché avait déjà reçu une nouvelle impulsion fin mai, quand le S&P 500, moins emblématique que le Dow Jones mais plus représentatif, avait établi de nouveaux plus hauts de l'année, a-t-il rappelé.
Quand la composition du Dow a changé, "cela a fourni un levier" pour la hausse. Citigroup et General Motors, qui ont été évincés de l'indice vedette le 8 juin, "n'apportaient pas d'élan au marché", a souligné M. Pado.
L'éditeur de logiciels Microsoft, qui a décidé de ne pas intégrer son navigateur Internet Explorer dans son nouveau logiciel d'exploitation Windows 7 dans l'Union européenne afin de désamorcer les critiques des autorités de concurrence, s'est distingué: le titre a pris 2,19% à 23,33 dollars.
L'indice vedette a été soutenu par Bank of America, qui a grimpé de 5,78% à 13,72 dollars, grâce à des notes positives d'analystes.
Le titre du fonds d'investissement BlackRock a baissé de 3,31% à 176,56 dollars. L'américain a racheté la division de gestion d'actifs BGI de la banque britannique Barclays, pour environ 13,5 milliards de dollars. Il a précisé vendredi qu'il pourrait réduire son dividende à la suite de cette opération.
Le titre du grand magasin de luxe Saks s'est envolé de 15,43% à 4,34 dollars, bénéficiant d'un relèvement de recommandation de Deutsche Bank.
Les tensions se sont apaisées sur le marché obligataire. Après une adjudication réussie la veille, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,788% contre 3,862% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,633% contre 4,692% la veille.