NEW YORK (Reuters) - Wall Street fonctionnera cette semaine encore en mode mixte en continuant de s'inquiéter pour la santé de l'économie mondiale tout en suivant son feuilleton préféré sur le calendrier du relèvement des taux d'intérêt aux Etats-Unis.
Moins centrée sur elle-même depuis quelque temps en raison du ralentissement brutal de la croissance chinoise et des turbulences qu'il entraîne sur les marchés financiers, la Bourse de New York se branchera sur la réunion du Fonds monétaire international qui se tiendra du 9 au 11 octobre à Lima.
Le FMI, qui a déjà fait savoir par la voix de sa directrice générale, Christine Lagarde, qu'il allait revoir à la baisse ses prévisions de croissance mondiale, devrait à nouveau se pencher sur l'impact sur les économies développées des remous qui agitent les pays émergents, à commencer par la Chine.
Wall Street, qui a aussi des soucis plus purement américains, a fini vendredi en hausse de plus de 1% grâce à un net rebond de l'énergie et des ressources de base après avoir perdu plus de 1,5% en séance dans la foulée de statistiques, chiffres de l'emploi en tête, jugées décevantes.
La progression de vendredi a permis aux trois indices de finir la semaine dans le vert, avec un gain hebdomadaire de 1% pour le Dow Jones et le S&P 500, qui mettent ainsi fin à une série de deux baisses hebdomadaires d'affilée, et une progression de 0,5% pour le Nasdaq.
Toujours nerveuse et volatile, la Bourse de New York, qui vient de boucler son plus mauvais trimestre depuis 2011, épluchera jeudi les "minutes" de la réunion de politique monétaire de septembre de la Réserve fédérale.
Moins exposée à la Chine que d'autres, ne serait-ce parce qu'elle dépend essentiellement de la demande intérieure et relativement peu des exportations, l'économie américaine ne cesse de s'interroger sur le moment que choisira la Fed pour resserrer sa politique monétaire.
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La présidente de la banque centrale américaine, Janet Yellen, a déclaré fin septembre s'attendre à ce que la Fed relève ses taux d'intérêt cette année, sous réserve que l'inflation reste stable et que l'économie des Etats-Unis demeure suffisamment dynamique pour faire baisser encore le chômage.
Sur ce dernier point, les doutes sont permis à la lecture des derniers indicateurs, à commencer par les chiffres de l'emploi au mois de septembre.
"L'économie n'est pas aussi protégée que certains voulaient bien le croire", résume Brian Jacobsen, responsable de la stratégie d'investissement de Wells Fargo Funds Management.
Ailleurs dans le monde, la Banque d'Angleterre et celle d'Australie devraient annoncer qu'elle préfèrent attendre avant de relever leurs taux d'intérêt. De nouvelles mesures de stimulation sont attendues de la part de la Banque du Japon, mais peut-être pas dès cette semaine.
Les investisseurs de Wall Street suivront tout cela d'assez loin mais surveilleront de plus près les résultats d' Alcoa (NYSE:AA) et Monsanto, qui donneront le coup d'envoi d'une nouvelle saison de résultats trimestriels.
(Rédaction de New York, avec Balazs Koranyi à Francfort, Patrick Vignal pour le service français)