Le brasseur danois Carlsberg, en difficulté en Russie, a annoncé mercredi une restructuration comprenant la suppression de 2.000 emplois de cadres.
Le groupe, estimant que "l'évolution des bénéfices ces dernières années n'a pas été satisfaisante", a passé une lourde provision, de près de 10 milliards de couronnes danoises (1,34 milliard d'euros), qui a enfoncé dans le rouge son résultat au troisième trimestre.
"Au total, nous allons réduire nos effectifs dans l'encadrement d'environ 2.000 salariés, ce qui correspond à 15%, dont 1.300 ont déjà été prévenus", a indiqué Carlsberg dans un communiqué.
Trois marchés sont visés en priorité: la Russie, avec des coûts de 5 milliards de couronnes, la Chine (4 milliards) et le Royaume-Uni (600 millions).
En Russie, où il est numéro un avec sa fililale Baltika, Carlsberg estime que "les profondes difficultés sur le marché vont persister pendant les quelques années à venir". Les livraisons ont chuté de 18% sur un an au troisième trimestre, dans un contexte de déstockage.
En Chine, alors que le groupe est surtout présent dans l'Ouest, les marques nationales vendues dans l'Est plus urbanisé n'ont pas eu autant de succès que prévu, contrairement à Tuborg, marque danoise.
En Grande-Bretagne, Carlsberg déplore une détérioration de sa rentabilité "du fait des difficultés du marché" et de la rupture du contrat avec le distributeur Tesco (L:TSCO).
La perte nette s'est élevée à 4,45 milliards de couronnes (environ 600 millions d'euros), contre un bénéfice de 2,10 milliards un an auparavant.
Malgré la crise des marchés russe et ukrainien, le chiffre d'affaires a augmenté de 1% à 18,30 milliards de couronnes, amenant le directeur général Cees 't Hart à saluer "une solide performance".
Celle-ci est due à la forte croissance de Tuborg (+17% de ventes sur un an), particulièrement en Asie, et de la bière belge Grimbergen (+16%), notamment en France, alors que la marque Carlsberg est en recul (-2%).