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Kerviel: enregistrée à son insu, une magistrate met en cause sa hiérarchie et la Société Générale

Publié le 17/01/2016 22:08
Le siège de la Société générale à La Défense, dans les Hauts-de-Seine, le 19 mai 2015 (Photo THOMAS SAMSON. AFP)
SOGN
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Le siège de la Société générale à La Défense, dans les Hauts-de-Seine, le 19 mai 2015 (Photo THOMAS SAMSON. AFP)

Une ancienne vice-procureure du parquet de Paris qui a suivi l'affaire Kerviel met en cause sa hiérarchie et la Société Générale (PA:SOGN), dans un enregistrement réalisé à son insu en juin 2015, selon des extraits de retranscription diffusés dimanche par Mediapart et 20 Minutes.

La banque a dénoncé aussitôt de "pseudo-révélations" et "une nouvelle manipulation médiatique", alors que l'ancien trader demande lundi la révision de son procès.

"Quand vous en parlez, tous les gens qui sont un peu dans la finance, ils rigolent, sachant très bien que la Société générale savait. (...) La Société générale savait, savait, c'est évident, évident", déclare, selon les deux médias, Chantal de Leiris, ancienne vice-procureure au parquet, qui n'a pu être jointe par l'AFP.

La magistrate se confie alors à Nathalie Le Roy, la policière de la Brigade financière qui avait été en charge de l'enquête, et qui a elle-même exprimé ses doutes sur le dossier et l'enregistre à son insu.

L'idée que la Société Générale connaissait les prises de risques colossaux sur les marchés de l'ancien trader et qu'elle les a couvertes est l'un des principaux axes de défense de Jérôme Kerviel.

Déclaré coupable en première instance et en appel, Jérôme Kerviel a été condamné définitivement à cinq ans de prison dont trois ferme en avril 2014, mais la Cour de cassation avait rejeté la somme de 4,9 milliards d'euros de dommages-intérêts demandée par la Société Générale, soit l'équivalent de sa perte, en reprochant à la banque d'avoir failli dans ses mécanismes de contrôle.

Entre-temps, Jérôme Kerviel a porté plainte plusieurs fois contre son ancien employeur, notamment pour faux. Dans les extraits publiés dimanche, Chantal de Leiris revient sur le classement de ces plaintes par le parquet en 2012 et met en cause sa hiérarchie directe.

"C'est surtout Michel Maes (chef de la section financière au parquet à l'époque, ndlr). Sans arrêt, il me disait: +tu vas pas mettre en défaut, en porte-à-faux, la Société générale. Ca a été jugé, t'as pas à y revenir+. C'est eux qui ont voulu à tout prix sabrer (les plaintes) (...) Mais c'est vrai ce que vous dites: vous avez été entièrement manipulée par la Société générale", déclare Chantal de Leiris à son interlocutrice, selon les extraits.

Depuis, Jérôme Kerviel a de nouveau porté plainte avec constitution de partie civile, entraînant l'ouverture d'une information judiciaire.

Interrogé par l'AFP, le parquet de Paris indique qu'"il est extrêmement délicat de s'exprimer alors qu'il est fait état d'un enregistrement de 41 minutes, que les propos qui sont retranscrits sont forcément parcellaires et qu'on ne connaît pas le contexte dans lequel ils ont été tenus". Le parquet précise que Chantal de Leiris n'est plus vice-procureure au parquet mais "réserviste", c'est-à-dire "magistrat honoraire qui fait des vacations".

Dans un communiqué, la Société Générale a fustigé des "allégations mensongères", qui "s'appuient de surcroît sur des éléments semble-t-il obtenus par des moyens contraires à l'éthique policière et judiciaire".

La banque "déplore cette nouvelle manipulation médiatique dans l'affaire Jérôme Kerviel qui vise à faire pression sur la justice et occuper la scène médiatique à la veille de l'examen de la recevabilité de la demande de révision de la condamnation pénale de Jérôme Kerviel".

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