L'oeil toujours rivé sur l'immense potentiel de l'Afrique, le Medef conduira à partir de lundi une délégation d'entreprises françaises en Côte d'Ivoire pour tenter d'accélérer les échanges avec cette économie en plein développement.
Le président de l'organisation patronale, Pierre Gattaz, emmènera avec lui environ 150 représentants de sociétés, allant de grands groupes tels que Bouygues (PA:BOUY) Construction, Bolloré ou Société Générale (PA:SOGN), à des entreprises de taille intermédiaire ou des PME, pour un voyage de quatre jours à Abidjan.
"L'idée c'est de consolider les relations des grands donneurs d'ordre français qui sont là depuis des années, des décennies parfois, mais surtout d'emmener ces ETI et ces PME qui sont parfois un peu frileuses" ou qui ne connaissent pas "les potentiels" de ce pays, a-t-il expliqué.
Si la France reste "le premier investisseur en Côte d'Ivoire", sa part de marché y a nettement baissé, passant de 28% à 11% en dix ans, a-t-il constaté.
"Comme dans beaucoup de pays, on investit, nous sommes souvent les premiers investisseurs mais nos flux ne sont pas suffisamment forts", a déclaré M. Gattaz lors d'une conférence de presse. "Un de nos grands objectifs, c'est de renforcer les flux commerciaux pour augmenter nos parts de marché et augmenter aussi nos parts d'exportation", a-t-il poursuivi, soulignant que le pays jouissait d'une croissance annuelle de 7 à 8%.
Au total, 140 filiales de grosses entreprises françaises, employant 40.000 personnes, ainsi que 500 PME françaises de droit local y sont déjà implantées.
Marc Rennard, président du Conseil de chefs d'entreprise France-Afrique de l'Ouest et centrale au Medef, a souligné que le voyage avait pour but de "conforter des relations dans un pays qu'on ne découvre pas" et de "créer un écosystème favorable pour les entreprises".
Alors que le pays a été touché en mars par une attaque jihadiste qui a fait 19 morts, M. Gattaz a jugé que "la meilleure façon de combattre ce genre de choses (était) de ne pas avoir peur". "L'économie, le business, fait partie de la solution" au problème du terrorisme, a-t-il dit.
Pour le numéro un du Medef, qui a déjà effectué un voyage au Nigeria en 2015 et un au Maroc en mars, l'Afrique est "une des grandes priorités", avec un milliard d'habitants devant passer à deux milliards d'ici 2050. "Le réveil africain est en cours", a-t-il insisté.