Regonflée après la réunion de la banque centrale américaine (Fed), la Bourse de Paris, comme ses voisines européennes, va de nouveau se concentrer sur une série d'indicateurs macroéconomiques des deux côtés de l'Atlantique la semaine prochaine.
Après "l'attentisme" qui a marqué le début de la semaine écoulée, le marché a affiché son "soulagement" une fois les décisions de la Banque du Japon (BoJ) et de la banque centrale américaine (Fed) connues, résume Jean-Louis Mourier, un économiste du courtier Aurel BGC.
"Cela devrait permettre au marché de poursuivre sa remontée les prochaines semaines et cela enlève un obstacle qui était devant nous" avant la prochaine échéance des élections américaines, poursuit Mathieu Dubicq, gérant chez Skylar France.
En attendant, "je ne vois pas grand chose qui puisse empêcher le marché de progresser, dans un environnement de volatilité très faible", complète-t-il.
L'institution monétaire américaine a de nouveau opté pour la prudence sur fond de croissance modeste aux Etats-Unis, mais une hausse est sur les rails pour la fin de l'année.
Par ailleurs, "il y aura moins de hausse des taux en 2017 que ce que le marché attendait et c'est ce qu'il salue", ajoute M. Dubicq.
Cette décision a été prise dans la foulée de celle de la Banque du Japon d'apporter davantage de flexibilité à sa politique monétaire en adoptant une série d'ajustements.
Après la décision de la Fed, les taux d'emprunt sur le marché de la dette souveraine ont reflué. Dans cet environnement où il devient difficile de trouver du rendement, de plus en plus d'acteurs sont donc "obligés de se tourner vers les actions," ajoute M. Dubicq.
"Un nouvel anticyclone a chassé les nuages sur les marchés financiers (...) mais les premiers indicateurs conjoncturels doivent maintenant également se stabiliser pour que s'ensuive un été indien", commente pour sa part Markus Reinwand, de la banque allemande Helaba.
- Les banques centrales au second plan -
Les marchés vont pouvoir, au moins pendant un temps, refaire passer les banques centrales au second plan, même si plusieurs membres de la Fed sont appelés à s'exprimer dans les prochains jours.
Les investisseurs devraient se concentrer un peu plus sur les indicateurs économiques la semaine prochaine, même s'ils ne sont pas nécessairement susceptibles de les faire beaucoup réagir.
Outre-Atlantique figurent notamment à l'agenda les commandes de biens durables, des statistiques relatives à la consommation, ainsi que la troisième estimation du PIB pour le deuxième trimestre.
La place francfortoise surveillera le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs, à paraître lundi.
L'indicateur avait atteint en août son plus bas niveau depuis décembre 2014, un recul interprété comme un contre-coup du vote sur le Brexit.
Le baromètre sur le moral des consommateurs GfK pour le mois de septembre, ainsi que les chiffres du chômage et les chiffres provisoires de l'inflation du mois de septembre sont également à l'agenda.
A Londres, Le marché pourrait ne pas avoir d'indicateur marquant à se mettre sous la dent, la publication vendredi de la troisième (et dernière) estimation de la croissance du PIB du deuxième trimestre ne promettant pas de gros mouvement.
L'attention se portera davantage sur les entreprises, les actionnaires du belge AB InBev et du britannique SABMiller devant donner un feu vert à leur fusion géante, tandis que la chaîne de supermarchés Sainsbury's doit publier un rapport d'activité attendu.
Il y aura par ailleurs une réunion informelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), prévue le 27 septembre à Alger. "Il peut en résulter des mouvements importants des cours de l'or noir et, par conséquent, des marchés boursiers", anticipe M. Mourier.
Selon lui, le marché va également suivre "la campagne électorale américaine", l'échéance du vote se rapprochant.