Par David Wagner
Investing.com – Le rapport NFP sur l’emploi US publié ce vendredi a révélé bien plus de destructions d’emplois que prévu, à 701 000 en mars, contre seulement 100.000 anticipé.
Il s'agit du premier mois où des destructions d’emplois ont constatées depuis septembre 2010.
Le taux de chômage est passé à 4,4 %, contre 3.5% précédemment et 3.7% anticipé, les employeurs ayant commencé à réduire la masse salariale avant les pratiques de distanciation sociale qui ont fermé de larges pans de l'économie américaine afin d'arrêter la propagation du coronavirus.
Il est important de noter que malgré ces chiffres très décevants, le rapport ne dépeint pas une image réaliste de tous les dommages causés par le virus, en raison de la méthodologie du gouvernement.
En effet, le Bureau des statistiques du travail a utilisé comme période de référence la semaine se terminant le 12 mars, qui est arrivée juste au moment où certains Etats commençaient à mettre en place des mesures de confinement.
Le rapport hebdomadaire initial sur les demandes d'allocations de chômage publié hier, qui a montré 10 millions de nouvelles demandes d'assurance chômage au cours des deux dernières semaines, donne une meilleure idée de l'ampleur des dégâts. Ces deux semaines ont de loin éclipsé tout ce que les États-Unis ont jamais vu en termes de pertes d'emplois.
"Mon sentiment est que lorsque nous aurons les données d'avril dans un mois, nous verrons que l'économie a perdu entre 10 et 15 millions d'emplois", a déclaré Mark Zandi, économiste en chef chez Moody's Anlaytics, en début de semaine. "Cela correspondrait aux demandes initiales de données sur l'assurance chômage que nous recevons."
En d’autres termes, on peut sans doute s’attendre à plusieurs millions de destructions d’emplois pour le prochain rapport NFP du mois d’avril…
Enfin, on notera que la réaction des marchés reste limitée face à ces chiffres qui s'écartent pourtant largement du consensus, que ce soien ce qui concerne les indices US tels que le S&P 500 et le Dow Jones 30, ou en ce qui concerne le Dollar US, et les paires EUR/USD et USD/JPY.