Alors que le monde entier apprend chaque jour le décompte macabre des victimes de la pandémie Covid-19, il va maintenant devoir aussi se préparer à la publication de chiffres macroéconomiques et microéconomiques probablement désastreux.
En France, l’INSEE a publié l’impact du confinement sur la production et la consommation (-35%). Et il est communément désormais admis par tous les organes et instituts que chaque mois de confinement strict enlève 3% de PIB. Les gouvernements européens se préparent donc à une baisse de PIB de l’ordre de 6% à ce stade sur l’année 2020. Mais cette estimation est bien sûr provisoire puisqu’on ne connaît pas encore les conditions de fonctionnement de l’économie en période de déconfinement.
Les marchés ont, eux, pris le parti de se sentir soulagés par des chiffres « meilleurs » sur la propagation du virus. Ils ont enregistré une de leurs meilleures semaines depuis 2011. Pourtant, tant qu’on n’aura pas une vision exacte de l’atterrissage réel sur les comptes des entreprises, il paraît difficile de fixer un niveau de valorisation du marché actions. La réouverture du marché primaire du crédit (notamment sur le segment des obligations investment grade) constitue certes une bonne nouvelle. Mais les entreprises pour le moment sont probablement dans le flou total sur les résultats qu’elles pourront produire cette année. Il va aussi falloir aider les salariés surtout ceux qui sont en bas de la pyramide. Des dirigeants vont devoir accepter de revoir à la baisse leurs conditions de rémunération. Pour l’instant, les estimations de baisse des bénéfices des entreprises pour 2020 s’échelonnent entre -45% et -60% selon les indices et les pays. Les mécanismes et systèmes d’aides mis en place se déploient en Europe mais ne seront pas suffisants. Des aides directes pour stimuler la demande devront être attribuées.