BRATISLAVA (Reuters) - L'économie de la zone euro croît conformément à la trajectoire anticipée en juin par la Banque centrale européenne (BCE) et le programme d'achat d'obligations mis en place pour faire face à l'urgence de la pandémie fonctionne comme prévu, a déclaré mercredi Peter Kazimir, l'un des membres du Conseil des gouverneurs de l'institution.
Alors que l'économie du bloc semblait se remettre plus rapidement que prévu de la récession provoquée par la pandémie de coronavirus, des statistiques récentes, notamment les résultats de l'enquête d'IHS Markit auprès des directeurs d'achat, suggèrent que la reprise montre des signes de faiblesse et que la zone euro pourrait ne pas atteindre les objectifs de la BCE pour le troisième trimestre.
"Il me semble que nous sommes en accord avec le scénario de base de la BCE", a déclaré néanmoins Peter Kazimir à Reuters en marge d'une conférence de presse. "Nous avons de la marge pour attendre des données concrètes, qui sont fiables."
La BCE table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 8,3% au troisième trimestre, un chiffre qu'elle pourrait réviser lors de la prochaine réunion de politique monétaire prévue le 10 septembre.
La BCE a mis en place des mesures sans précédent face à la crise du coronavirus, rachetant des montants records d'obligations sur les marchés pour maintenir les coûts d'emprunt à un faible niveau, par le biais notamment du Programme d'achats d'urgence pandémique (PEPP) qui lui permet d'acheter pour 1.350 milliards d'euros d'actifs.
Alors que la BCE a déclaré que la totalité de cette enveloppe devrait être utilisée, certains ont fait valoir qu'il n'y avait là rien d'obligatoire.
La BCE n'est pas obligée de dépenser la totalité de l'enveloppe du programme d'achats d'urgence pandémique (PEPP) de 1.350 milliards d'euros, a ainsi estimé le gouverneur de la banque centrale slovaque.
"J'ai déjà dit dans le passé qu'une fois atteinte une réponse budgétaire appropriée, nous ne serions évidemment pas tenus d'utiliser la totalité de l'enveloppe (du PEPP)," a-t-il dit à des journalistes.
Bien que la BCE ait encore acheté pour près de 20 milliards d'euros d'obligations chaque semaine du mois d'août, les volumes d'achat faiblissent en raison de la confiance croissante des marchés et de la baisse des volumes en été.
"Ce que nous voyons, c'est que le PEPP fonctionne et qu'il constitue une réponse très appropriée à la crise", a ajouté Peter Kazimir.
(Jason Hovet, Version française Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)