Le ministre hongkongais des Finances a démissionné lundi, alimentant les rumeurs d'une candidature au poste de chef du gouvernement de l'ancienne colonie britannique en 2017.
John Tsang, surnommé "M. Pringles" par la presse locale pour sa ressemblance supposée avec la mascotte de la marque de chips, est considéré comme plus modéré que le leader actuel, Leung Chun-ying.
Cette figure très impopulaire avait annoncé vendredi qu'il ne se représenterait pas pour raisons personnelles. Son mandat a été marqué par de gigantesques manifestations hostiles à Pékin en faveur de réformes démocratiques.
L'opposition accuse M. Leung d'être la marionnette de Pékin alors que bon nombre de Hongkongais ont le sentiment que la Chine se mêle de plus en plus des affaires locales.
M. Tsang a remis sa démission à M. Leung lundi et celle-ci a été soumise à Pékin, a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
Le ministre doit encore confirmer sa candidature éventuelle au poste de chef du gouvernement mais les observateurs voient dans cette démission le signe de son entrée dans la course.
Les candidats ne sont pas autorisés à exercer un mandat gouvernemental.
M. Tsang a une meilleure image que le chef du gouvernement sortant mais il fait néanmoins partie de l'establishment politique.
Le chef de l'exécutif hongkongais est élu par un comité composé d'élites acquises à Pékin. Pour cette raison, l'opposition considère que le prochain chef du gouvernement sera de toutes façons choisi par la Chine.
A l'automne 2014, d'immenses manifestations pour réclamer un véritable suffrage universel pour l'élection du chef de l'exécutif n'avaient pas fait bouger Pékin d'un pouce.
Le comité électoral compte près de 1.200 représentants de groupements socio-professionnels et économique.
Les élections pour désigner les membres de ce comité ont eu lieu dimanche. Les résultats n'étaient pas encore connus mais les analystes estiment que seuls un quart viendront du camp prodémocratie.
Les spéculations sur une candidature de M. Tsang se sont intensifiées l'année dernière lorsque le président chinois Xi Jinping lui avait serré la main lors d'une réunion à Pékin, scène qui s'est répétée en septembre lors d'un G20. Ces poignées de main ont été interprétées comme le signe du soutien de la Chine à sa candidature.
Regina Ip, ancienne ministre de la Sécurité et députée, une figure détestée par le camp prodémocratie, devrait également annoncer sa candidature cette semaine.
Pour l'instant, il n'y a qu'un candidat officiel: le juge à la retraite Woo Kwok-hing, qui dit vouloir aider Hong Kong à surmonter ses divisions.