L'éolien a battu un record de développement en France l'an dernier, avec plus de 1.500 mégawatts de nouvelles capacités, et 2017 devrait confirmer cette dynamique, a indiqué mercredi à l'AFP Olivier Pérot, président de France Énergie éolienne, qui regroupe les industriels du secteur.
"C'est une croissance de pratiquement 45% (sur un an) et pour l'instant une année record" depuis les débuts de l'éolien en France, a déclaré M. Pérot.
Avec 1.560 mégawatts (MW) installés l'an dernier, le parc éolien français atteint désormais plus de 12.060 MW.
Ce dynamisme s'explique par "un certain nombre d’éléments favorables, surtout d'une relative stabilité de la réglementation et une simplification" du cadre réglementaire, a expliqué M. Pérot.
La filière a bénéficié depuis 2013 de l'abrogation des zones de développement de l'éolien (ZDE) et de la règle dite "des 5 mâts" qui interdisait les parcs de moins de 5 turbines.
Elle a aussi profité de l'expérimentation du permis unique, des investissements réalisés ces dernières années sur le réseau électrique pour intégrer les énergies renouvelables et du mécanisme de soutien public à la production d'électricité éolienne.
Tous ces éléments "ont permis aux acteurs de la filière d'investir car ils avaient une visibilité", a assuré le président de FEE.
Selon lui, "pour la première fois, on est sur la trajectoire" des objectifs que la France s'est fixés, à savoir 12.000 MW installés en 2018 dans l'éolien terrestre et entre 21.800 et 26.000 MW en 2023.
Cette dynamique se poursuivra-t-elle l'an prochain? "On a franchi un cap qui devrait être confirmé en 2017", estime Olivier Pérot, mais maintenir le même rythme suppose de "continuer à simplifier et un meilleur traitement des recours" contre les projets, prévient-il.
La filière aura aussi de nouveaux défis à relever, notamment celui des gains de compétitivité, et de la vente sur le marché de l'électricité produite, avec une prime versée par l'État.
La filière va devoir s'adapter à ce nouveau mécanisme de soutien, en cours d'adoption, qui prévoit pour l'instant que les petits parcs d'éoliennes terrestres (moins de six turbines) seront rémunérés à hauteur de 72 euros le mégawattheure, quand la profession espérait 76 euros.
Elle devra aussi se confronter au système des appels d'offres pour les grands projets, dont le premier doit être lancé cette année, mais dont on ignore encore le calendrier précis et le volume.