L'agence de notation Moody's a relégué vendredi Nokia dans la catégorie des émetteurs spéculatifs, au lendemain de l'annonce par le géant finlandais des téléphones mobiles de nouvelles mesures de réduction des coûts qui entraîneront 10.000 suppressions d'emplois.
Moody's a dégradé la note à long terme de Nokia d'un cran, à "Ba1" contre "Baa3" jusqu'à présent. Elle est assortie d'une perspective négative, signifiant que l'agence n'écarte pas une nouvelle dégradation à moyen terme.
Nokia, qui vient de perdre sa place de numéro un mondial des mobiles détenue depuis 14 ans au profit du coréen Samsung, s'est lancé depuis plus d'un an dans une immense restructuration.
Les 10.000 suppressions d'emplois annoncées dans le monde s'inscrivent dans le cadre d'une nouvelle réduction des coûts de 1,6 milliard d'euros d'ici fin 2013.
Moody's reconnaît que l'engagement de Nokia à prendre des mesures fermes de restructuration est "positif et nécessaire pour un retour du groupe aux bénéfices".
Mais le plan révèle "des pressions sur les bénéfices et une consommation de liquidités d'une ampleur plus importante que ce que nous avions anticipé", indique l'agence pour justifier sa dégradation.
Et "le manque de visibilité sur les parts de marché dans le secteur des smartphones" explique la perspective négative, précise l'agence.
Un succès des smartphones de la gamme Lumia devrait permettre au groupe de retrouver la croissance, estime Moody's, pour qui l'attractivité de ces téléphones devrait augmenter avec l'introduction du système opérateur Windows 8 dans la deuxième moitié de 2012.
Avant Moody's, Fitch avait déjà relégué Nokia dans la catégorie des émetteurs spéculatifs en avril, prenant acte de la dégradation de ses performances au premier trimestre. Elle aussi a assorti sa note ("BB+") d'une perspective négative.
Vers 15h00 GMT, l'action Nokia gagnait 2,4% à la Bourse d'Helsinki dans un marché en hausse de 1,6%.