De l'acide utilisé sur un site du groupe sidérurgique ArcelorMittal (AS:MT) à Florange (Moselle) a été déversé dans un dépotoir où il n'aurait pas dû l'être, ont affirmé mardi les autorités locales à l'issue d'une réunion avec la direction de l'entreprise qui nie toute responsabilité.
"Il y a bien eu des déversements d'acide" dans le crassier de Marspich, où vont les déchets de l'usine ArcelorMittal de Florange, "mais on en ignore encore l'importance", a indiqué mardi à l'AFP Michel Liebgott, le président de la communauté d'agglomération du Val de Fensch à l'issue d'une réunion avec les maires de Florange et Hayange ainsi que la direction d'ArcelorMittal.
Arcelor a nié toute responsabilité dans ces "prétendus versements", et ordonné l'ouverture d'une enquête interne "pour faire toute la lumière sur les faits". S'ils étaient avérés, "ils seraient extrêmement graves et contraires à toutes les règles d’ArcelorMittal en matière de gestion des résidus", ajouté le groupe.
"Pour l'instant, ce qui est avéré c'est qu'il y a eu des versements d'acide, mais on n'en connaît pas l'importance", a expliqué Michel Liebgot. "Nous devons nous revoir la semaine prochaine, une fois que les enquêtes menées en interne par Arcelor ainsi que par la Dréal (direction régionale de l'environnement, ndlr) seront terminées", a-t-il ajouté, précisant que "la communauté d'agglomération se pose la question de porter plainte contre X".
A l'origine de ces enquêtes, des révélations dans Le Républicain lorrain d'un employé d'un sous-traitant d'Arcelor chargé de transporter l'acide servant à décaper l'acier jusqu'à un centre de recyclage.
Or, affirme-t-il, vidéo à l'appui, il aurait été contraint de déverser l'acide directement dans le crassier de Marspich, qui présente une étanchéité avec les cours d'eau de la région.
Dans son communiqué, Arcelor affirme que l'entreprise "n’est en aucun cas à l’origine de prétendus déversements irréguliers sur la zone de stockage. Si ces faits étaient avérés, ils seraient le fait de personnes isolées au sein d’ArcelorMittal ou des entreprises sous-traitantes".
L'entreprise, qui envisage de déposer plainte, affirme également qu'"aucun risque sanitaire ni environnemental pour les populations n’est à signaler".
Pour Lionel Burriello, responsable CGT au sein de l'usine, qui a assisté lundi à un CE extraordinaire sur la question, il s'agit "de témoignages graves. S'ils sont avérés, ce serait un nouveau scandale sur Florange".
"S'ils sont faux, nous demandons à la direction de nous prouver que ces propos sont diffamatoires, parce que ça écorne l'image de notre entreprise. On demande des explications, ni plus ni moins. Que les choses soient avérées ou non", a ajouté M. Burriello, dont le syndicat entend demander une troisième expertise par un cabinet agréé par le ministère du travail, indépendant d'Arcelor et de la Dréal.