PARIS (Reuters) - Le ministre de l'agriculture, Stéphane Travert, s'est défendu jeudi d'avoir mis un frein considérable aux aides à l'agriculture biologique, comme l'ont dénoncé les producteurs biologiques la semaine dernière.
"Je m'inscris en faux sur des déclarations comme celles-là", a-t-il dit sur RTL. "Nous avons des objectifs pour le bio, des objectifs vertueux et ambitieux (...) Aujourd'hui, nous avons donné au bio les moyens dont ils devaient disposer pour pouvoir mener ces politiques."
La Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB) a estimé jeudi dernier que les transferts annoncés par le ministre de 4,2% des montants des crédits du premier pilier de la PAC, qui concerne les aides à la production, vers le pilier qui regroupe des dispositifs de soutien ciblés pour aider les zones difficiles ou encore l'agriculture biologique, étaient "nettement insuffisants".
"Cette décision vient contredire les promesses de campagne du président de la République sur les paiements pour services environnementaux (PSE)", a dit Stéphanie Pageot, présidente de la FNAB. "Cela témoigne d'un manque criant de courage politique face à l'agro-industrie et l'agro chimie".
Stéphane Travert a déclaré: "Moi je n'oppose pas les modèles agricoles les uns aux autres. Ce n'est pas d'un côté tout pour le bio, rien pour les autres".
"Nous avons à faire face à une impasse financière de 853 millions d'euros. En opérant ce transfert, nous redonnons les moyens au bio, nous redonnons des moyens pour l'assurance récolte et nous finançons cette impasse", a-t-il dit sur RTL.
"J'aurais pu choisir d'aller chercher ces financements sur le budget de l'Etat mais nous avons les 3% du déficit budgétaire à respecter."
Il a par ailleurs rappelé les engagements du président de la République à l'égard de l'agriculture biologique: "50% de bio et de produits d'appellation d'origine dans les produits de la restauration collective" et "passer de 6 à 8%" le taux des surfaces agricoles biologiques en France.
(Caroline Pailliez, édité par Eric Faye)