Edouard Philippe a reconnu mercredi qu'il y avait "un sujet" sur la compétitivité française à l'heure où le déficit commercial se creuse encore lourdement, en défendant la politique de baisse d'impôt et d'économies budgétaires de l'exécutif, destinée à éviter une France "engoncée" et qui "ne bougerait plus".
"On va d'abord tailler dans les impôts. C'est-à-dire qu'on va baisser les impôts", a confirmé le Premier ministre, interrogé sur RTL sur sa stratégie économique et budgétaire.
"Nous pensons qu'il y a un sujet de trop grande pression fiscale dans ce pays, que cette fiscalité nuit à la compétitivité des entreprises et du pays en général. Vous avez vous-même dans une chronique d'une grande clarté indiqué qu'il y avait un sujet sur la compétitivité de l'économie française, notamment sur le commerce extérieur", a-t-il poursuivi.
Le déficit commercial de la France s'est alourdi de près de huit milliards d'euros au cours du premier semestre, avoisinant les 34 milliards d'euros, avec un regain de croissance qui s'est traduit par une hausse des importations.
"Nous voulons donc faire en sorte que l'économie reparte, reparte encore plus vite qu'aujourd'hui, qu'on ne soit pas comme engoncés dans un pays qui ne bougerait plus et qui se contenterait d'une croissance molle et de gérer au jour le jour une situation qui se dégraderait", a justifié le chef du gouvernement, qui vient d'envoyer lundi à ses ministres ses premières lettres de cadrage budgétaires pour 2018.
S'il a confirmé sans surprise les diverses baisses d'impôt déjà annoncées par l'exécutif (réforme de l'impôt sur la fortune, baisse de l'impôt sur les sociétés, prélèvement forfaitaire réduit sur l'épargne...), le Premier ministre est resté plus vague sur les grands choix budgétaires de la rentrée pour 2018.
"Il y aura des efforts partout mais un budget ça traduit des choix", a-t-il dit, promettant un budget "ambitieux".
Il y aura "plus de moyens à la défense car nous vivons dans un monde dangereux, plus à la justice", a-t-il répété.
Le Premier ministre a également défendu l'annulation de crédits budgétaires pour 2017, en soulignant qu'il s'agissait de crédits qui avaient déjà été "gelés".
"Je suis fasciné que certains députés socialistes viennent nous reprocher d'annuler des crédits gelés, alors que gouvernement de l'an passé a fait la même chose", a-t-il dit.