PARIS (Reuters) - Danone (PA:DANO) a fait état mardi d'une forte accélération de sa croissance organique au troisième trimestre, tirée, en Chine, par un bond en avant de la nutrition infantile et un retour à la croissance de ses eaux.
Dans les premiers échanges à la Bourse de Paris, le titre du géant mondial français de l'agroalimentaire progresse de plus 2%, affichant la deuxième plus forte hausse du CAC 40 et atteignant au passage un niveau record de 71 euros.
Le propriétaire d'Activia, Actimel, Blédina ou encore Evian, a vu sa croissance organique progresser à 4,7% au troisième trimestre (après une hausse limite à 0,2% trois mois plus tôt), un chiffre nettement supérieur aux 2,8% attendus par les analystes.
Fort de ces chiffres, le groupe dit anticiper une progression de plus de 12% à taux de change constants de son bénéfice net par action en 2017 et confirme ses objectifs 2020, à savoir une croissance en données comparables comprise entre 4% et 5% et une marge opérationnelle courante supérieure à 16%.
La nutrition spécialisée (infantile et médicale), division la plus rentable, a vu sa croissance organique grimper de 17,8% (contre +5,5% sur six mois).
La division a profité d'un bond en avant de plus de 20% dans la nutrition infantile grâce à une progression de plus de 50% en Chine, avec un rebond de la demande de lait maternisé.
Le groupe récolte aussi les fruits de l'ajustement de sa distribution depuis les nouvelles réglementations du pays visant à favoriser la consommation intérieure.
Son lait maternisé, qui était acheté en Europe et revendu sur des plates-formes en ligne en Chine, doit maintenant être distribué de façon directe dans le pays, dans des magasins spécialisés ou sur des sites de e-commerce.
L'eau a elle aussi fortement accéléré la cadence (+7,6%) grâce notamment à un redressement des ventes de l'eau aromatisée Mizone en Chine.
A l'inverse, les tendances restent négatives dans les produits laitiers, pénalisés par une baisse de ses ventes Europe et par la difficile relance d'Activia, dans un marché concurrencé par les petites marques répondant aux attentes des consommateurs soucieux d'environnement, de bien-être, de bio ou de traçabilité.
Il pâtit aussi d'une très forte baisse à deux chiffres au Brésil, pour cause de crise économique.
Les ventes de la division couvrant l'Europe, l'Amérique latine et la Chine ont encore reculé de 2,3% en comparable au cours du trimestre écoulé, après une baisse de 1,8% au premier semestre.
Celles de l'Amérique du nord, qui incluent WhiteWave, spécialiste américain du yaourt bio, dont le rachat a été bouclé en avril 2017, ont baissé de 2,2% en comparable, pénalisées par des conditions de marché toujours difficiles.
(Pascale Denis et Dominique Vidalon, édité par Benoît Van Overstraeten)