par Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain
PARIS (Reuters) - Orange a confirmé jeudi ses perspectives pour 2017 après un neuvième trimestre consécutif de hausse de son chiffre d'affaires, porté par la poursuite du redressement sur son marché historique français.
Le numéro un français des télécoms a dégagé un chiffre d'affaires de 10,27 milliards d'euros au troisième trimestre en hausse de 0,9% à base comparable.
L'opérateur a notamment confirmé son retour à la croissance en France avec un deuxième trimestre consécutif de progression des revenus, marqué par 320.000 ventes nettes de forfaits mobiles, sa meilleure performance pour un troisième trimestre depuis 2008.
Son résultat d'exploitation ajusté a par ailleurs progressé de 2,1% pour s'établir à 3,62 milliards, en dépit de l'impact sur son activité de la fin des frais de roaming en Europe qui a pesé à hauteur de 83 millions.
Le marché tablait en moyenne sur un chiffre d'affaires de 10,35 milliards d'euros et sur un Ebitda de 3,6 milliards, selon un consensus compilé par Financial Inquiry pour Thomson Reuters.
Orange récolte les fruits de ses investissements dans son réseau très haut débit fixe et mobile, avec une enveloppe totale de 7,3 milliards d'euros pour cette année, qui lui a notamment permis de reconquérir les centres urbains grâce à ses offres fibres.
A LA TRAINE EN BOURSE
A 11h05, le titre gagnait 1,44% à 13,76 euros, donnant une capitalisation boursière de 36,5 milliards d'euros.
Depuis le début de l'année, il affiche cependant un recul de plus de 4% dans le sillage de l'ensemble des valeurs européennes en baisse de 2,8% mais en net retrait par rapport à ses principaux concurrents français Free ( Iliad (PA:ILD)) +16,3% et Bouygues (PA:BOUY) Telecom (Bouygues) +18,6%.
Selon les calculs de HSBC, il se traite avec une décote de 23% par rapport au reste du secteur avec un ratio valeur d'entreprise/Ebitda estimé pour 2018 de 5,2 ce qui est supérieur à sa décote moyenne sur dix ans de 18,3%.
Cette contre-performance boursière en dépit de résultats commerciaux en net redressement s'explique pour partie par la perspective d'une vente de tout ou partie de la participation de 23% de l'Etat au capital, par l'intensité concurrentielle sur le marché français et par le niveau élevé de ses investissements.
Des réponses de l'opérateur sur ces questions sont attendues à l'occasion d'une journée investisseurs le 7 décembre sur fond de remise en jeu du mandat du PDG Stéphane Richard.
Interrogé jeudi à plusieurs reprises sur la trajectoire des investissements lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier Ramon Fernandez a répondu : "Nous avons dit que nous atteindrons le pic au niveau du groupe en 2018. En conséquence, 2019 verra le début d'une diminution".
Il a réaffirmé que les investissement étaient un élément clef de différentiation pour Orange, renvoyant au 7 décembre pour davantage de précisions.
Orange n'a reçu aucun signal de la puissance publique concernant ses intentions sur sa participation, a par ailleurs indiqué le directeur financier à des journalistes, ajoutant que cela n'avait pas d'impact sur l'activité du groupe.
Interrogé sur les conséquences de l'invalidation par le Conseil constitutionnel de la taxe 3% sur les dividendes instaurée fin 2012, Ramon Fernandez a indiqué que les sommes dues à Orange représentaient 300 millions d'euros.
L'opérateur a annoncé ce jeudi qu'il allait prendre le contrôle de la société Business & Decision afin d’accélérer la croissance de sa division Orange Business Services dans le traitements des données.
Il doit lancer la semaine prochaine sa banque mobile Orange Bank avec plusieurs mois de retard.
(Edité par Cyril Altmeyer)