PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête après la publication dans la presse de photographies prises durant le procès d'Abdelkader Merah, une pratique normalement interdite, a-t-on appris de source judiciaire.
Paris Match a publié dans son dernier numéro un article racontant ce procès du frère du tueur de Toulouse et Montauban, accompagné d'un cliché flou le représentant et d'un autre sur lequel apparaissent Fettah Malki, lui aussi sur le banc des accusés, et la mère des frères Merah.
L'enquête du parquet a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a-t-on précisé de source judiciaire.
La loi de 1881 sur la liberté de la presse interdit les prises de vue et les enregistrements durant les audiences, de même que la publication de documents de ce type, des faits pour lesquels l'hebdomadaire pourrait encourir 4.500 euros d'amende et la confiscation des exemplaires imprimés.
Eric Dupond-Moretti, l'un des trois avocats d'Abdelkader Merah, s'est dit "scandalisé" sur RTL.
Dans un communiqué, l'Association de la presse judiciaire a pour sa part déploré, "et le mot est faible", l'initiative de Paris Match.
"Si cette publication enfreint la loi (...), elle remet également en cause la confiance que l'APJ construit jour après jour avec les magistrats", lit-on dans ce communiqué.
Abdelkader Merah a été condamné le 2 novembre, par une cour d'assises spéciale, à 20 ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers, et Fettah Malki à 14 ans de prison, avec également deux tiers de sûreté.
Le parquet général de Paris a fait appel de ce jugement.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)