par Trevor Hunnicutt
NEW YORK (Reuters) - BlackRock, numéro un mondial de la gestion d'actifs, a décidé de confier à des machines le soin de déterminer des choix d'investissements, via la création de nouveaux fonds indiciels cotés (ETF pour exchange-traded funds).
Le gérant américain, qui supervise près de 6.000 milliards de dollars d'actifs, a élaboré un programme de développement de fonds indiciels cotés qui laisseraient un programme informatique choisir et classer les actions, montrent des documents remis à la SEC, le gendarme des marchés financiers aux Etats-Unis.
Ces fonds baptisés "iShares Evolved", qui relèveront de la gestion active, cibleront de grands ensembles sectoriels: la finance, la santé, les médias, les biens de consommation courante, les biens de consommation discrétionnaire et, bien sûr, la technologie.
Les investisseurs s'appuient généralement sur des définitions sectorielles établies par des fournisseurs d'indices comme S&P Dow Jones Indices ou MSCI, mais qui peuvent paraître contestables à certains.
Amazon (NASDAQ:AMZN), par exemple, n'est pas considérée comme une entreprise des nouvelles technologies mais elle est rangée avec les vendeurs de pièces détachées automobiles et d'autres distributeurs au sein des biens de consommation discrétionnaire.
Si les ETF sont habituellement adossés à un indice dont ils ont pour objectif de répliquer passivement la performance, les nouveaux fonds indiciels cotés envisagés par BlackRock auront recours à des techniques scientifiques, comme l'apprentissage automatique des machines, pour déterminer sur quelles entreprises miser.
"Le système de classification permet à une entreprise d'être classée dans plusieurs secteurs plutôt que d'être assignée uniquement à un seul secteur, reflétant la nature multidimensionnelle de ces entreprises", écrit BlackRock dans ces documents.
"Il faut s'attendre à ce que les éléments composant un secteur évoluent de manière dynamique avec le temps pour refléter des changements de modèles d'entreprise."
La création de ces ETF robotisés intervient alors que S&P et MSCI ont entrepris de revoir en profondeur la composition de leur schéma à 11 secteurs.
Elle représente aussi une initiative supplémentaire de la part de BlackRock pour s'appuyer sur des produits relevant de sa propre propriété intellectuelle plutôt que de suivre des référents conçu par des fournisseurs d'indices. BlackRock a ainsi lancé pour la première fois en juillet des ETF obligataires reproduisant la performance de référents qu'il avait lui-même conçus.
(Bertrand Boucey pour le service français)