La France a perdu un million de cochons en dix ans et les deux tiers des exploitations porcines, au profit d'une forte concentration des élevages, selon une enquête du service statistique du ministère de l'Agriculture.
En 2010, rapporte lundi sa lettre mensuelle, Agreste Primeur, "la France métropolitaine compte 22.300 exploitations qui élèvent des porcs, contre 59.500 en 2000".
Au cours de cette période, la taille moyenne des sites a été multipliée par 2,5 pour atteindre 620 porcs, au détriment des petites fermes (5 porcs en moyenne) qui comptaient pour 72% des exploitations en 2000.
Aujourd'hui (en 2010), 48% des exploitations élèvent 9 porcs en moyenne mais ne représentent à elles toutes que moins de 1% du cheptel: "les élevages de plus de 100 porcs ou de 20 truies détiennent l'essentiel du cheptel national", constate Agreste.
Les deux-tiers des exploitations se trouvent dans le Grand Ouest (57% en Bretagne), mais des régions "historiques" pour l'élevage porcin comme Midi-Pyrénées et l'Aquitaine se sont "effondrées".
Mais si en Poitou-Charentes la population de cochons a augmenté de 3,3%, elle a baissé même dans les régions occidentales qui ont perdu de 4 à 6% de leur cheptel, passant de près de 9.000 à moins de 6.000 exploitations.
Surtout les activités sont le plus souvent décomposées par site entre la naissance (jusqu'au sevrage) des porcelets et l'engraissement: ainsi 5.700 élevages détiennent 98% des truies du pays, vouées à la gestation.
"L'externalisation du naissage offre aux éleveurs l'opportunité d'accroître leur capacité d'engraissement et d'améliorer leurs performances (réaménagement des bâtiments, main-d'oeuvre spécialisée) et leur qualité de vie (temps libre)", écrit Agreste.