Les agences de notation Moody's, Standard and Poor's (SP) et la banque d'investissement Morgan Stanley ont passé des accords amiables mettant fin à deux plaintes datant d'avant la crise financière qui les accusaient d'avoir dissimulé les risques d'investissements liés aux "subprimes", des prêts hypothécaires risqués.
Un document enregistré au tribunal fédéral de Manhattan vendredi soir indique que la plainte de King County, dans l'Etat de Washington (nord ouest des Etats-Unis), et de Abu Dhabi Commercial Bank ont été "abandonnées à la suite d'un accord amiable", dont les montants n'ont pas été dévoilés par les parties.
"McGraw-Hill a mis fin aux litiges avec Abu Dhabi et King County sans aucune admission de culpabilité ou de responsabilité. Les termes de l'accord sont confidentiels", a indiqué à l'AFP un porte-parole de McGraw Hill, la maison mère de Standard and Poor's.
Cet accord amiable est "dans le meilleur intérêt de notre entreprise et nos actionnaires" et il "nous permet de mettre fin à des dépenses légales et des coûts liés importants", a commenté Moody's dans un communiqué reçu par courriel.
"Nous sommes satisfaits que ces deux cas soient derrière nous", a pour sa part commenté un porte-parole de Morgan Stanley.
Cet accord amiable intervient quelques jours avant le début prévu d'un procès qui aurait été le premier à tester la défense des deux grandes agences de notation sur la crise de subprime.
Le procès aurait été particulièrement crucial pour SP qui fait aussi l'objet d'une plainte déposée en février par le gouvernement américain, qui veut recouvrer quelque 5 milliards de dollars de pertes subies par des investisseurs qui auraient acheté des produits dérivés de crédits hypothécaires très risqués (subprime) sur la foi de notes de S&P excessivement optimistes.
Le département américain de la Justice (DoJ) accuse S&P d'avoir en toute connaissance de cause accordé des notes complaisantes pour préserver sa part de marché dans les produits dérivés.