Les principaux constructeurs automobiles ont annoncé jeudi de nettes progressions de leurs ventes sur un an pour le mois de juin aux Etats-Unis, mais des chiffres en recul sur le mois de mai, dans un contexte de crainte d'un essoufflement de la reprise économique.
Au total, il s'est vendu en juin 983.758 véhicules dans le pays, selon le cabinet Autodata, un chiffre en hausse de 14,4% sur un an mais en recul de presque 11% sur le mois de mai.
"On parle beaucoup de reprise, mais ce n'est pas l'impression qu'on a", a déclaré à l'AFP une analyste du cabinet Edmunds.com, Jessica Caldwell.
Mme Caldwell a toutefois relevé que la comparaison avec le mois de mai était rendue plus difficile du fait du long week-end de la fin du mois, traditionnellement marqué par des promotions, "qui a énormément gonflé" les ventes.
"Les consommateurs attendent les bonnes affaires, sinon ils n'achètent pas", a-t-elle remarqué, ce qui devrait continuer à peser sur les ventes de détail d'après elle.
Pour le numéro un américain General Motors (GM), les ventes sur un an ont grimpé de 10,7% en juin, à 195.380 unités au total.
La performance des quatre marques qui forment désormais le coeur de GM un an après son redressement judiciaire --Chevrolet, Buick, Cadillac et GMC-- est plus spectaculaire, avec un bond général de 35,8% de leurs ventes sur un an. Les autres marques, promises à la vente ou l'extinction (Hummer, Pontiac, Saab, Saturn) se sont effondrées de plus de 98%.
Un responsable de GM, Don Johnson, a relevé que les ventes de juin avaient été tirées par un regain de faveur pour les gros pick-up, ce qu'il a interprété comme "une indication qu'une part fondamentale de l'économie américaine se renforce graduellement".
Un autre responsable, Stephen Carlisle, a cependant concédé lors d'une téléconférence qu'il prévoyait une stabilisation des ventes de détail pour les prochains mois, plutôt que l'expansion qui avait marqué le début d'année.
GM a accusé un recul de 12,7% de ses ventes par rapport au mois de mai, et ses concurrents américains Ford et Chrysler de respectivement 10,7% et 11,8%.
Pour Ford, le seul des constructeurs américains à n'avoir pas déposé le bilan l'an dernier, les ventes sont en hausse globalement de 13,3% sur un an, à 175.895 unités, mais affichent une progression de 15,4% en excluant la marque Volvo, vendue au Chinois Geely.
Le constructeur s'est félicité d'avoir encore accru sa part de marché, pour la 20e fois en 21 mois, et souligné que l'ensemble de la gamme bénéficiait du rétablissement des ventes
Chrysler, le plus petit des trois américains, a pour sa part publié un bond de ses ventes de 35% sur un an, 92.482 unités. "Ils misent beaucoup sur les ventes de flottes, et utilisent cela pour faire le pont avant l'arrivée de leurs produits", a remarqué Mme Caldwell.
Quant à General Motors, il attribuait le recul d'un mois sur l'autre à une réduction de ventes de flottes aux loueurs et aux entreprises.
Du côté des constructeurs étrangers, Toyota n'a enregistré qu'une hausse de 6,8% sur un an de ses ventes, à 140.604 unités, restant à la troisième position dans le pays, derrière General Motors et Ford.
"Tout le secteur automobile a eu un mois de juin difficile en raison de l'affaiblissement de la confiance des consommateurs, mais Toyota reste la marque numéro un pour les ventes au détail depuis le début de l'année", s'est consolé le directeur général de Toyota Amérique du Nord, Jim Lentz.
Honda n'a guère fait mieux, avec une augmentation des ventes de 6,2% à 106.627 unités.
Selon Mme Caldwell, les marques coréennes Hyundai et Kia, plus abordables, ont connu un bon mois, tout comme Subaru.