La Bourse de Paris a terminé mardi en hausse de 1,41% et le secteur bancaire a été particulièrement chahuté, de nombreuses rumeurs sur sa solidité financière et sur la Grèce l'ayant fait dégringoler avant qu'il ne se redresse de manière spectaculaire en fin de séance.
Le CAC 40 s'est adjugé 40,12 points à 2.894,93 points dans un volume d'échanges fourni de 4,455 milliards d'euros.
"Cette séance a été incroyable, il n'y a eu que des rumeurs, absolument rien de concret et pourtant on a connu des fluctuations de cours inédites sur certains titres" comme celui de la Société Générale passé en quelques heures de -6% à près de +15% et de BNP Paribas qui a chuté de 10% pour s'adjuger plus de 7% à la clôture, souligne Dov Adjedj, vendeur d'actions chez Aurel BGC.
Après une ouverture en hausse, le marché parisien a très vite replongé dès les premiers échanges de près de 3% cassant le seuil des 2.800 points.
Les investisseurs ont été affolés par plusieurs rumeurs notamment sur le fait que Pékin refuserait d'acheter des obligations d'Etat italiennes.
L'Italie, troisième économie de la zone euro, qui ploie sous l'une des dettes publiques les plus lourdes de l'Union monétaire, est dans la ligne de mire des marchés.
Rome a émis en fin de matinée 3,865 milliards d'euros d'obligations à cinq ans, mais les taux se sont envolés au niveau record de 5,6% contre 4,93%, signe de la défiance des investisseurs.
Dans le sillage de ces inquiétudes, BNP Paribas, la banque française la plus exposée à la dette italienne, a particulièrement souffert dans la matinée d'autant que, selon une tribune publiée par le Wall Street Journal, les fonds monétaires américains refuseraient désormais de lui prêter des dollars.
Le groupe a rapidement et formellement démenti ces informations de presse, assurant se financer "tout à fait normalement" dans cette devise.
Le CAC 40 a tout de même réussi à se hisser dans le vert en début d'après-midi sur la foi de rumeurs selon lesquelles Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel envisageaient une initiative commune sur la Grèce.
Paris et Berlin ont démenti la publication d'un communiqué dans la journée, mais les deux responsables franco-allemands vont tenir une téléconférence mercredi avec le Premier ministre grec Georges Papandréou sur la crise grecque, selon une source gouvernementale hellène.
"Le marché s'est timidement redressé, se raccrochant au maigre espoir d'une annonce forte dès demain (mercredi) sur la Grèce mais il faut bien reconnaître que les dirigeants ont surtout jusqu'à présent fait la preuve de leur incapacité", estime Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
Les déclarations du Brésil sont venues aussi amener un peu d'espoir aux investisseurs.
Le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, a annoncé que les cinq pays émergents du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) discuteront la semaine prochaine de la possibilité de venir en aide à l'Union européenne dans la tourmente de la crise de la dette.
Ces espoirs ont permis au secteur bancaire de se redresser d'une manière spectaculaire.
Société Générale termine sur un bond de 14,96% à 17,90 euros, BNP Paribas de 7,20% à 28 euros et Crédit Agricole de 6,73% à 5,15 euros.