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Automobile: friand de données, le secteur se dispute les talents

Publié le 22/11/2016 10:08
A l'orée de l'ère des voitures connectées, le nombre d'ingénieurs formés en Europe est insuffisant pour faire face aux défis technologiques (Photo ERIC PIERMONT. AFP)
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A l'orée de l'ère des voitures connectées, le nombre d'ingénieurs formés en Europe est insuffisant pour faire face aux défis technologiques (Photo ERIC PIERMONT. AFP)

En pleine ruée sur la valorisation des données, les constructeurs et équipementiers automobiles s'arrachent les spécialistes des algorithmes, des talents rares et chers qu'ils disputent à leurs concurrents mais aussi à la Silicon Valley.

A l'orée de l'ère des voitures connectées et bientôt autonomes, sur lesquelles les constructeurs investissent massivement, les magiciens des lignes de code prennent l'ascendant sur les motoristes et aérodynamiciens.

Or, "le nombre d'ingénieurs formés en Europe n'est pas suffisant pour faire face aux défis technologiques", expliquait récemment le PDG de l'équipementier français Plastic Omnium (PA:PLOF), Laurent Burelle, à la recherche notamment "de gens pour élaborer des algorithmes".

Les entreprises automobiles chassent les têtes dès l'école: un autre équipementier, Valeo (PA:VLOF), organise chaque année un concours d'innovation mondial destiné aux étudiants. Elles débauchent chez leurs concurrents, font de la formation interne et nouent des partenariats voire rachètent des sociétés entières.

Valeo a ainsi pris une participation de 50% dans la jeune pousse CloudMade. Renault-Nissan a de son côté acquis fin septembre le développeur de logiciels Sylpheo, recrutant 40 ingénieurs d'un coup et renforçant son expertise dans les véhicules connectés.

"Des acquisitions ciblées (...) sont bénéfiques parce que vous faites entrer des équipes qui existent déjà", indique à l'AFP Ogi Redzic, vice-président de l'alliance franco-japonaise, chargé des véhicules connectés et des nouvelles mobilités.

Renault-Nissan est en train d'embaucher "300 personnes spécialisées dans l'analyse de données, le développement de programmes, l'informatique dématérialisée et la cybersécurité", rappelle-t-il.

"C'est le soft", les programmes informatiques, qui a actuellement la priorité, confirme Serge Bitboul, président du bureau d'ingénierie GECI international travaillant notamment pour Renault (PA:RENA) et PSA (PA:PEUP). "Le nerf de la guerre, c'est le talent", selon lui.

- Derniers arrivés -

"Il y a une vraie bataille" pour recruter des ingénieurs, selon M. Bitboul qui a triplé son équipe de ressources humaines pour aller les chercher "en Europe, mais aussi en Amérique du Nord et au Brésil". "Dans l'analyse de données et la cybersécurité, dès que vous avez formé quelqu'un, il est chassé par quelqu'un d'autre" et les salaires montent, dit-il.

"Vous ne verrez quasiment plus aucun jeune ingénieur diplômé sortant des grandes écoles spécialisées dans la +data+ (les données NDLR), signer en dessous de 42.000 euros annuels, avantages non inclus", relève Benjamin Mantal, responsable du recrutement au sein du cabinet Computer Futures.

Si les formations françaises en la matière (Estaca, Insa, Polytechnique...) sont réputées, le réservoir de diplômés demeure réduit. "Ce qui est très rare, on le paie très cher", ajoute M. Mantal, en évoquant en particulier les ingénieurs expérimentés.

Le problème pour les constructeurs automobiles est qu'ils sont arrivés après les autres secteurs, démontre-t-il: les maîtres de la "data" sont allés vers les sites internet et plateformes (Uber, Airbnb..), les développeurs de logiciels, les "fintech" exploitant les données pour la banque, la finance et l'assurance.

L'industrie automobile, plus que centenaire, réputée lente à manoeuvrer et aux faibles marges, a peut-être aussi un problème d'image face aux acteurs de la nouvelle économie qui vantent leurs espaces de détente et autres promesses d'une vie au travail sans stress.

"Pourquoi rejoindre l'automobile plutôt qu'un acteur du web, où l'ambiance est assez cool, fun, sympa, où l'on est très bien payé?", résume M. Mantal.

"Il est vrai que ce sont des profils difficiles à trouver, pas tant parce qu'ils ne sont pas intéressés par le secteur automobile, mais parce que nous cherchons tous en même temps le même profil", assure de son côté Catherine Bassaler, responsable emploi de PSA.

Le groupe, qui se flatte d'être une maison d'ingénieurs, cherche surtout des cadres "pointus" avec expérience, sans négliger les jeunes, et propose des salaires et avantages (couverture santé et retraite) synonymes d'une "vraie attractivité" face à la concurrence, selon elle.

L'objet voiture, passionnel pour certains, peut en outre aider face aux Salesforce, Google (NASDAQ:GOOGL) et autres acteurs de la Silicon Valley, indique Mme Bassaler, évoquant des "files d'attente d'une heure" devant les stands de PSA lors des forums de grandes écoles.

"Si les ingénieurs ne sont pas passionnés par les changements actuels dans le secteur automobile, je ne sais pas ce qui va les passionner", s'exclame M. Redzic.

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