La SNCF s'est attiré mercredi une volée de bois vert avec la hausse prévue de ses tarifs en janvier qui risque de peser sur le porte-monnaie des consommateurs en cette période de crise.
Associations de consommateurs, responsables politiques et syndicats se sont élevés contre l'augmentation, annoncée mardi, des prix pour les TGV et les trains interrégionaux de 3,2% au 3 janvier.
Cette hausse s'explique en partie par le relèvement du taux réduit de la TVA de 5,5% à 7%, le reste relevant de la majoration voulue par la SNCF elle-même, de 1,7%, qui correspond aux prévisions d'inflation pour 2012.
Ceci "nous sert à mieux investir dans le train, à maintenir la qualité de service et il est indispensable qu'on puisse acheter du matériel neuf comme on vient de le faire par exemple sur le TGV Rhin-Rhône", s'est défendue Agnès Ogier, directrice marketing de voyages-sncf, sur RTL.
Mme Ogier a rappelé que 80% des voyageurs profitent de tarifs réduits.
Un argument qui ne convainc pas la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut). Pour l'association, "les tarifs du TGV et des trains Téoz et Lunéa sont considérés comme excessifs par les familles et par les voyageurs obligés d'organiser leurs déplacements en dernière minute et d'acquitter alors le prix fort".
De plus, cette augmentation vient s'ajouter à celle déjà décidée pour les TER ou encore celle pour les transports en Ile-de-France, là aussi pour répercuter le changement du taux réduit de TVA.
Par conséquent, la Fnaut réclame le maintien, à côté des TGV, de trains Intercités "plus lents mais aux tarifs plus accessibles".
La fédération CGT des cheminots estime pour sa part qu'avec cette décision, la compagnie ferroviaire "tourne le dos aux valeurs du service public".
L'Association des voyageurs usagers des chemins de fer (Avuc) de la région Ouest va plus loin, exigeant "le gel immédiat des tarifs SNCF pour les billets et abonnements sur grandes lignes et TGV", rejointe sur ce point par le Front national.
La SNCF est régulièrement critiquée pour l'augmentation de ses tarifs. En 2011, elle avait obtenu une revalorisation de 2,85% pour le TGV, arguant du fait que celle-ci était nécessaire pour faire face au renchérissement des péages qu'elle verse à Réseau ferré de France (RFF), le gestionnaire du réseau ferroviaire.
Mais cette année, elle n'est pas la seule en ligne de mire. Le gouvernement, avec la hausse du taux réduit de TVA décidée dans le cadre de son deuxième plan de rigueur, est aussi mis en cause. D'autant que c'est le ministère des Transports qui homologue les hausses de prix demandées par la compagnie ferroviaire publique.
Les usagers "payent deux fois, à la fois la hausse de la TVA et la hausse des prix", a critiqué Manuel Valls, directeur de la communication de la campagne de François Hollande, sur RTL.
Pour le syndicat SUD Rail, le gouvernement est "premier responsable de cette hausse de tarifs" qui tombe mal dans un contexte économique morose.
"Il y avait là d'autres choix à faire de la part de la SNCF et je m'étonne que le gouvernement n'ait pas réagi", a ajouté M. Valls pour enfoncer le clou.
Au ministère des Transports, on met en avant le fait que la SNCF n'avait pas d'autre option que de répercuter l'augmentation de la TVA pour ne pas perdre de l'argent.