Le Forum économique mondial (WEF) a averti mercredi dans une étude d'un danger de désillusion auquel pourrait faire face une grande partie de la population en raison notamment des problèmes économiques grandissants.
Dans son rapport annuel sur les risques dans le monde, le WEF, qui organise chaque année le Forum de Davos en Suisse, estime que l'accumulation des problèmes budgétaires, démographiques et de société risque de créer un sentiment de désillusion grandissant.
Le rapport, réalisé auprès de 469 experts et décideurs, avertit notamment du danger que représente "un monde où une majeure partie de la jeunesse doit affronter un chômage chronique et élevé", tandis que le nombre de retraités ne cesse d'augmenter.
Cet avertissement intervient alors que l'Europe et les Etats-Unis traversent une crise économique sans précédent provoquée par le surendettement de certains pays comme la Grèce, obligeant les Etats à d'importantes restrictions budgétaires afin d'assainir les comptes.
Le ralentissement conjoncturel dans les pays occidentaux, qui se trouvent confrontés à une hausse importante du chômage, a également un effet sur les pays émergents, notamment en Asie.
La directrice du FMI Christine Lagarde a ainsi prédit début janvier une année 2012 difficile, ajoutant que l'institution allait réviser à la baisse les prévisions de croissance mondiale, actuellement à +4%.
Si les gouvernements ne parviennent pas à rétablir la situation, d'autres phénomènes risquent de surgir, notamment "le protectionnisme, le nationalisme et le populisme", a insisté le WEF.
L'organisation dirigée par Klaus Schwab a également souligné les dangers émanant de "l'hyperconnectivité", en référence aux 5 milliards de téléphones portables dans le monde reliés à internet.
"Le quotidien est devenu plus vulnérable à la cyber-criminalité et aux interruptions techniques", a précisé le rapport.
Sur un ensemble de 50 risques analysés sur les dix ans à venir, l'étude a identifié comme étant les plus probables la disparité des revenus, les déséquilibres budgétaires, la hausse des émissions des gaz à effet de serre, les cyber-attaques et les problèmes d'approvisionnement en eau potable.