BRASILIA (Reuters) - La banque centrale du Brésil a interrompu mercredi l'un des cycles de hausses des taux d'intérêt les plus agressifs au monde pour soutenir son économie en récession, malgré la crainte qu'une crise budgétaire n'alimente l'inflation dans le pays.
Le comité de politique monétaire de la banque centrale, connu sous le nom de Copom, a voté à l'unanimité en faveur d'un maintien du taux de référence brésilien Selic à 14,25%, son plus haut niveau en neuf ans. Ce taux reste le plus élevé des dix premières économies dans le monde.
Une majorité écrasante d'économistes s'attendait à ce que les responsables de la politique monétaire du pays laissent les taux inchangés après sept relèvements d'affilée.
Alors que la plupart des autres grands pays émergents s'apprêtent à relever leurs taux pour combattre la hausse des prix, le Brésil met fin à son cycle de resserrement monétaire, le retournement à la baisse de son économie s'étant avéré plus sévère que les prévisions les plus pessimistes.
La banque a confirmé qu'elle allait laisser les coûts d'emprunt à leur niveau actuel pendant quelque temps afin de ramener le taux d'inflation vers le centre à 4,5% de la fourchette visée par les autorités monétaires du pays.
La récession et la baisse des anticipations d'inflation ont incité la banque centrale à interrompre son cycle de hausse des taux alors même que l'inflation reste proche de 10%, ayant progressé à 9,57% en août.
L'incapacité de la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, à arrêter la détérioration des finances publiques menace de plonger la dette du Brésil en territoire spéculatif et d'ébranler les marchés locaux.
L'économie brésilienne a subi une contraction supérieure aux attentes, de 1,9%, au deuxième trimestre, plongeant le pays dans ce qui devrait être sa plus profonde récession en 25 ans.
(Alonso Soto, Silvio Cascione, Anthony Boadle et Marcela Ayres, Juliette Rouillon pour le service français)