BP (LON:BP) a annoncé une baisse significative de 40 % de ses bénéfices au premier trimestre, avec des bénéfices tombés à 2,7 milliards de dollars, une performance inférieure aux attentes des analystes en raison de la baisse des prix de l’énergie et de revers opérationnels, notamment une panne d’une raffinerie aux États-Unis.
À la traîne face aux défis de l’industrie
Les derniers résultats financiers de BP en font le dernier des principaux géants pétroliers occidentaux à divulguer ses résultats pour le premier trimestre.
En revanche, Shell (AS:SHEL) a enregistré un solide bénéfice net de 7,7 milliards de dollars la semaine dernière, bénéficiant des perturbations dans le transport maritime sur la mer Rouge et dans le raffinage russe qui ont stimulé les activités de commerce du pétrole.
Pendant ce temps, d’autres homologues du secteur comme Exxon Mobil (NYSE:XOM), Chevron (NYSE:CVX) et TotalEnergies ont signalé une baisse de leurs bénéfices, en grande partie due à une forte baisse des prix du gaz naturel, reflétant une plus grande volatilité du marché.
Stabilité des dividendes dans un contexte de tensions financières
Malgré la crise, le géant pétrolier basé à Londres a maintenu son dividende à 7,27 cents par action et a poursuivi son programme de rachat d’actions à 1,75 milliard de dollars pour les trois prochains mois.
Cependant, le bénéfice de la société a été inférieur de 5 % aux prévisions des analystes, ce qui a compliqué les efforts du PDG Murray Auchincloss pour stabiliser l’entreprise après la démission brutale de son prédécesseur, Bernard Looney, en septembre.
Changements stratégiques et mesures de réduction des coûts
Auchincloss, qui était auparavant responsable des finances chez Looney, s’est engagé à rationaliser les opérations de BP et à réduire les coûts dans un contexte de scepticisme croissant des investisseurs quant à la stratégie de l’entreprise visant à délaisser le pétrole et le gaz traditionnels pour développer ses activités à faible émission de carbone.
Dans le cadre de cette stratégie, BP s’est fixé pour objectif de réaliser des économies de coûts de trésorerie d’au moins 2 milliards de dollars d’ici la fin 2026 par rapport aux niveaux de 2023.
Santé financière et réaction du marché
Les flux de trésorerie de BP ont diminué de 34 %, à 5 milliards de dollars, après le réapprovisionnement des stocks de diesel et d’essence avant la saison estivale.
De plus, la dette de la société a augmenté pour atteindre 53 milliards de dollars et son ratio d’endettement par rapport à la capitalisation boursière est passé à 22 %, contre 19,7 % au trimestre précédent.
Suite à cette annonce, les actions de BP étaient en baisse de 0,2% à 08h52 GMT, sous-performant par rapport au gain de 1,5% de l’indice énergétique européen.
Alors que BP traverse ces temps difficiles, le secteur surveillera de près la manière dont ses nouvelles stratégies et mesures de réduction des coûts se dérouleront afin de reprendre pied et de retrouver la confiance des investisseurs dans un marché de plus en plus compétitif et volatil.