BRUXELLES (Reuters) - L'Italie, la Lituanie, l'Autriche et l'Espagne risquent d'enfreindre les règles budgétaires communautaires dans le cadre de leur budget 2016, a déclaré mardi la Commission européenne, ajoutant que la France pourrait ne pas atteindre certains des objectifs fixés par l'Eurogroupe.
Cette analyse des projets de budget des Etats membres de la zone euro pour l'an prochain a été réalisée avant les attaques de Paris vendredi, à la suite desquelles François Hollande a annoncé 8.500 créations de postes dans la police et la gendarmerie, l'administration pénitentiaire et la justice, ainsi que les douanes.
La Commission rend son avis sur les projets de budget des pays de la zone euro chaque année pour évaluer le respect du Pacte de stabilité et de croissance. Celui prévoit notamment que le déficit budgétaire doit être contenu à 3% du produit intérieur brut (PIB) et que le budget doit être équilibré en termes structurels, c'est à dire hors éléments exceptionnels et effets du cycle économique.
Pour se conformer à ces règles, les Etats en déficit doivent réduire leur déficit structurel d'au moins 0,5 point de PIB jusqu'au retour à l'équilibre.
A propos de l'Italie, de la Lituanie, de l'Autriche et de l'Espagne, la Commission estime que "leur plan budgétaire pourrait entraîner un écart significatif par rapport à leur trajectoire d'ajustement en direction de l'objectif à moyen terme".
Elle ajoute que la France, "qui doit corriger son déficit excessif d'ici à 2017, devrait respecter les objectifs nominaux intermédiaires recommandés pour 2015 et 2016".
"En revanche, la correction du déficit excessif dans le délai prévu n'est pas encore assurée, et d'après les projections, l'effort budgétaire recommandé durant la période couverte (...) ne sera pas fourni, ce qui compromet le respect des exigences formulées par le Conseil dans le cadre de cette procédure", poursuit-elle.
Elle dit avoir demandé aux autorités françaises de "prendre les mesures nécessaires" afin que le budget 2016 soit conforme aux règles de l'UE.
(Jan Strupczewski, Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)