MOSCOU (Reuters) - Les opposants biélorusses Maxime Znak et Maria Kolesnikova, qui sont soupçonnés d'atteinte à la sûreté de l'Etat, ont été placés en détention, a annoncé mercredi la Commission d'enquête nationale.
Selon ses partisans, Maxime Znak a été enlevé à son tour mercredi par des hommes masqués en civil, deux jours après la disparition dans des conditions similaires de Maria Kolesnikova, autre figure du mouvement de contestation entamé il y a un mois, après la réélection du président Alexandre Loukachenko.
Maxime Znak était l'un des derniers membres du Conseil de coordination de l'opposition encore actif en Biélorussie avec Svetlana Alexievitch, lauréate du prix Nobel de littérature et figure de proue du mouvement.
"Le peuple est soumis à la terreur", a déclaré cette dernière, devant des opposants rassemblés à son domicile. "Nous devons nous unir et ne pas renoncer à nos intentions. L'avenir du pays est en jeu."
Tous les autres représentants de l'opposition ont fui à l'étranger, ont été contraints à l'exil ou arrêtés.
Maria Kolesnikova a quant à elle déchiré son passeport mardi pour échapper à une expulsion vers l'Ukraine, ont déclaré ses partisans.
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a déclaré mardi, dans un communiqué, que Washington était "profondément préoccupé par l'annonce de son enlèvement".
Il a appelé les autorités biélorusses à "libérer toutes les personnes injustement détenues".
Le ministère biélorusse de l'Intérieur a par ailleurs annoncé mercredi que la police avait procédé à l'arrestation de 121 personnes lors de manifestations mardi.
(Maria Kiselyova et Alexander Marrow; version française Claude Chendjou et Jean-Philippe Lefief, édité par Jean-Stéphane Brosse)