La Bourse de New York a fini en hausse jeudi, portée par les mesures exceptionnelles annoncées par la Banque centrale européenne (BCE) pour soutenir les banques de la zone euro: le Dow Jones a pris 1,68% et le Nasdaq 1,88%.
Selon les chiffres définitifs de la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 183,38 points à 11.123,33 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 46,31 points à 2.506,82 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a gagné 1,83% (20,94 points) à 1.164,97 points.
La place new-yorkaise a évolué toute la journée en hausse, observant toutefois la prudence avant la publication vendredi matin du rapport mensuel sur l'emploi, qui devrait fournir aux investisseurs une vision plus claire de l'état de l'économie américaine.
"On garde l'espoir que la situation ne sera pas si mauvaise", a résumé Evariste Lefeuvre, économiste en chef pour les Amériques chez Natixis, remarquant que plusieurs analystes s'interrogent ces derniers temps sur la possibilité d'avoir exagéré la crise aux Etats-Unis.
"On reste dans un régime de volatilité, c'est vrai qu'il y a des signes intéressants. Ca peut aller plus haut si la concertation (des dirigeants politiques européens) est plus forte et si demain on a des chiffres meilleurs qu'attendu", a-t-il ajouté.
Moteur de la journée, la BCE a d'abord déçu les marchés en refusant de baisser son taux directeur, toujours à 1,5%, comme plusieurs le souhaitent, y compris le FMI.
"La Banque centrale européenne a déçu les investisseurs en ne réduisant pas les taux d'intérêts mais elle a repris son programme de rachat d'obligations sécurisées et de prêts à long terme aux banques afin de laisser de la liquidité dans les marchés", a observé Sameer Samana, de Wells Fargo Advisors.
Les Bourses ont été dopées après l'annonce par le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, de mesures pour assurer le financement du système bancaire de la région, fragilisé par la crise de la dette.
L'institution a ouvert aux banques deux nouvelles lignes de crédit à volume illimité sur un an, une durée exceptionnellement longue, et leur a promis 40 milliards d'euros d'argent frais.
Hors zone euro, la Banque d'Angleterre (BoE) a aussi frappé un grand coup en annonçant l'injection de 75 milliards de livres, l'équivalent de 87 milliards d'euros, pour tenter de relancer l'économie.
Ces gages donnés au secteur bancaire européen ont soutenu les banques américaines. Bank of America a pris 8,84% à 6,28 dollars, Citigroup 5,30% à 26,02 dollars, JP Morgan 4,99% à 32,38 dollars et Morgan Stanley 4,83% à 15,18 dollars.
Wall Street a toute la journée célébré la mémoire de l'ex-patron d'Apple, Steve Jobs, décédé mercredi d'un cancer.
"L'Amérique a perdu l'une des ses plus grandes icônes", a résumé Frederic Dickson de DA Davidson. "Wall Street pleure le décès de Steve Jobs", a renchéri Andrea Kramer de Schaeffer Investment Research, soulignant les hommages rendus par le président Barack Obama ou Bill Gates, le cofondateur de Microsoft (+1,74% à 26,34 dollars).
Le titre de la marque à la pomme a terminé en léger recul de 0,23% à 377,37 dollars.
Hewlett-Packard a progressé de 4,99% à 25,05 dollars. Des blogs spécialisés ont rapporté que des tablettes numériques TouchPad d'HP avaient été livrées avec le système Android conçu par Google, au lieu de webOS.
En forte hausse (8,97% à 20,40 dollars), le groupe Constellation Brands, spécialisé dans la vente d'alcools, a publié des résultats trimestriels bien meilleurs que prévu.
Le marché obligataire a fini en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,986% contre 1,905% mercredi soir et celui à 30 ans à 2,949% contre 2,883% la veille.