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Le sort de MoryGlobal entre les mains du tribunal de commerce

Publié le 10/02/2015 10:33
Mis à jour le 10/02/2015 10:46
Un site de Mory Ducros à Gonesse, le 22 novembre 2013 (Photo Thomas Samson. AFP)
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Un site de Mory Ducros à Gonesse, le 22 novembre 2013 (Photo Thomas Samson. AFP)

Le tribunal de commerce de Bobigny devait se prononcer mardi à 16H00 sur la demande de placement en redressement du transporteur MoryGlobal, né il y a un an sur les cendres de Mory Ducros, dont les 2.200 salariés rescapés sont aujourd'hui "dégoûtés".

Le tribunal a le choix entre ouvrir une procédure de redressement judiciaire et la liquidation pure et simple.

La première hypothèse est la plus "vraisemblable" car à l'audience, qui n'a duré qu'une heure, "toutes les parties l'ont sollicitée, y compris le procureur", a souligné Me Jean-Marie Hyest, avocat de MoryGlobal.

A son issue, le PDG, Jean-Louis Demeulenaere, a dit espérer le redressement judiciaire afin de "trouver un actionnaire solide et pérenne", se disant "tout à fait confiant" dans l'avenir de l'entreprise.

L'histoire se répète. En novembre 2013, Mory Ducros, alors numéro deux du secteur de la messagerie, n'avait pas résisté à la crise du secteur et s'était déjà retrouvé en dépôt de bilan, l'un des plus importants du quinquennat et depuis 2001 (Moulinex).

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, s'était personnellement investi dans son sauvetage et avait soutenu l'offre de reprise partielle de l'actionnaire principal, Arcole industries, acceptée en février 2014 au prix de 2.800 licenciements et d'un dur conflit social.

La nouvelle société, MoryGlobal, avait conservé environ 50 agences sur 85, 2.200 salariés et engagé un plan de redressement. Elle visait un retour à l'équilibre en 2016.

Redresser la barre selon le plan prévu a été compliqué car "les financements promis à la création de la société n'ont pas été au rendez-vous", explique M. Demeulenaere. Une critique voilée à l'égard d'Arcole, rejoignant celle des syndicats qui accusent l'actionnaire de n'avoir pas tenu son engagement.

- Le CE va porter plainte -

Selon ces derniers, Arcole a retiré il y a quelques mois de la trésorerie de MoryGlobal 7,5 millions d'euros sur les 17,5 millions qu'il avait injectés pour remettre à flot l'entreprise en 2014.

Le Comité d'entreprise et la CFTC ont annoncé qu'ils déposeraient une plainte dans la semaine auprès du parquet de Bobigny pour demander des "éclaircissements sur cette rétrocession".

Les syndicats accusent le fonds géré par André Lebrun d'organiser, pour la deuxième fois, la faillite de l'entreprise. Pour celle de Mory Ducros, le régime de garantie des salaires (AGS) a déjà déboursé plus de 83 millions d'euros (dont 13 M récupérés). Et plus de 1.000 salariés licenciés ont déjà déposé des recours aux Prud'hommes (pour un montant de dommages demandés de 66 millions d'euros).

Plongés de nouveau dans la plus grande incertitude, les salariés sont à la fois "en colère" contre Arcole et "dégoûtés" au regard des "efforts faits par tous" pour "retrouver des parts de marché" et réduire les pertes "de 80 millions d'euros à une vingtaine de millions", relate Denis Jean-Baptiste (CFTC), secrétaire du CE.

En tenant compte des 1.800 emplois en sous-traitance dépendant de MoryGlobal, l'avenir de 4.000 familles est en jeu, soulignent les syndicats alors que les ex-Mory Ducros licenciés en 2014 n'ont en grande majorité pas retrouvé à ce jour d'emploi.

D'après le secrétaire du CE, la "prochaine étape" décisive pour la survie de l'entreprise se jouera le 25 février, cette fois devant le tribunal de commerce de Pontoise. Celui-ci doit décider d'autoriser, ou pas, des ventes d'actifs immobiliers qui pourraient donner une bouffée d'air à l'entreprise (12,5 millions dans un premier temps, 25 millions au total).

Les juges pourraient dire oui à deux conditions: que "Bercy accepte d'étalonner la dette sociale" et qu'Arcole "amène de l'argent frais", selon M. Jean-Baptiste, persuadé qu'Arcole "ne le fera pas".

Les syndicats veulent espérer l'arrivée d'un nouvel actionnaire. "Le problème, c'est de trouver quelqu'un qui veuille investir dans cette entreprise", souligne Eric Jahier (CFDT). "Un pansement sur une jambe de bois, ça ne sert à rien", estime-t-il. "Il faut un actionnaire solide, un industriel avec un projet, pas un fonds financier qui souhaite uniquement faire de l'argent".

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