ZURICH (Reuters) - La banque Credit Suisse, qui fait désormais partie d'UBS, s'attend à subir une perte d'environ 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard d'euros) au troisième trimestre en raison de la reclassification de certains prêts liés à ses activités non essentielles et héritées du passé, a déclaré la banque vendredi.
Il a en outre été décidé de mettre fin à certains accords de gestion, ce qui pourrait entraîner une perte pouvant aller jusqu'à 600 millions au troisième trimestre, a ajouté la banque dans un rapport financier.
UBS a accepté en mars dernier de racheter sa rivale Credit suisse pour 3 milliards de francs suisses et d'assumer jusqu'à 5 milliards de francs de pertes dans le cadre d'une fusion pilotée par les autorités de la Confédération, contraintes d'intervenir et de mettre en oeuvre un plan de sauvetage pour éviter une crise de confiance du système financier.
La banque de Zurich a par la suite décidé quels actifs de Credit Suisse elle conserverait et lesquels seraient placés dans une division d'actifs non stratégiques à liquider au fil du temps.
Credit Suisse, qui est impliqué dans plusieurs scandales liés notamment à la société d'investissement Archegos Capital Management et aux prêts à l'industrie de la pêche au Mozambique, a également augmenté ses provisions pour litiges à 1,48 milliard de francs suisses, ce qui représente une progression par rapport au 1,367 milliard annoncé par la banque à la fin du mois d'août.
Dans son rapport financier pour le premier semestre de 2023, Credit Suisse indique également avoir subi des sorties nettes d'actifs de 100,3 milliards de francs suisses depuis fin 2022.
L'activité de gestion de fortune a été la plus touchée par ce retrait d'actifs, à hauteur de 74 milliards de francs suisses, tandis que les activités domestiques de la banque ont subi une sortie nette de 14,6 milliards de francs suisses en raison de la perte de confiance dans l'enseigne.
(Reportage John Revill et Oliver Hirt, version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)