ISTANBUL (Reuters) - La Turquie veut être associée à l'opération militaire sous commandement américain contre la ville de Rakka, capitale de fait de l'Etat islamique (EI) en Syrie, dès lors qu'elle n'implique pas les combattants kurdes, a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
L'armée turque, qui mène en Syrie une opération baptisée "Bouclier de l'Euphrate", soutient les rebelles syriens arabes et turkmènes qui se sont emparés de la ville de Djarablous en chassant les djihadistes il y a un mois.
Ankara refuse de collaborer avec la milice kurde YPG (Unités de protection du peuple) et avec sa représentation politique, le Parti de l'union démocratique (PYD), considérés tous deux comme des émanations de l'insurrection kurde lancée en 1984 en Turquie.
"Notre ministre des Affaires étrangères et nos autorités militaires sont en discussion avec les Etats-Unis à propos de la question de Rakka. Nous leur avons fait part de nos conditions", a dit Erdogan à des journalistes dans l'avion le ramenant de New York où il s'est exprimé à l'occasion de l'Assemblée générale de l'Onu.
"Prendre une initiative commune est important pour nous", a poursuivi Erdogan cité par la chaîne de télévision privée NTV. "Si les Etats-Unis n'associent pas le PYD et les PYG à leurs histoires, nous pouvons mener cette bataille avec les Etats-Unis".
A l'appui de sa demande le chef de l'Etat turc a fait valoir que son pays s'était "montré le plus efficace dans la lutte contre l'Etat islamique, en dépit de la désinformation".
Erdogan, qui a rencontré le vice-président Joe Biden lors de son séjour aux Etats-Unis, a interrogé ce dernier sur d'éventuelles livraisons d'armes aux combattants kurdes. Biden lui a répondu n'être au courant d'aucune livraison d'armes.
(Pierre Sérisier pour le service français)