PARIS (Reuters) - Le gouvernement a annoncé mercredi la dissolution de trois associations cultuelles liées à la mosquée de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), fermée en décembre parce qu'elle était selon les autorités au centre d'une filière de recrutement djihadiste.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a déclaré que ces associations avaient été dissoutes "en raison des propos tenus par leurs dirigeants au cours des dernières années appelant à la haine et provoquant au djihad".
"Des perquisitions administratives sont intervenues sur ces trois associations au début du mois de décembre qui ont permis de récupérer des éléments qui venaient en appui de ce que nous savions déjà concernant l'activité de ces trois associations", a-t-il déclaré à l'issue du conseil des ministres.
"Le conseil des ministres a donc décidé aujourd'hui de la dissolution de ces trois associations parce qu'il n'y a pas de place dans la République pour des structures qui provoquent, qui appellent au terrorisme ou appellent à la haine."
"Retour aux sources", "Le retour aux sources musulmanes" et "Association des musulmans de Lagny-sur-Marne" visaient en réalité à "promouvoir une idéologie radicale provoquant au djihad et à organiser le départ de combattants en zone irako-syrienne", précise le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
"Elles organisaient notamment le départ d'individus de la mosquée de Lagny-sur-Marne qui rejoignaient l'Egypte auprès d'un imam radical avant, pour certains, de rejoindre la zone irako-syrienne."
Les perquisitions dans la mosquée de Lagny-sur-Marne, le 2 décembre dernier, avaient permis de retrouver un pistolet 9 mm, des munitions, un disque dur dissimulé, des documents sur le djihad, plusieurs ordinateurs et une assurance vie.
Les opérations avaient aussi entraîné la découverte d'une structure scolaire totalement dissimulée.
L'ancien responsable de la mosquée de Lagny-sur-Marne, connu pour ses prêches radicaux, a fui en Egypte en 2014 avec une dizaine de ses fidèles, et est accusé d'avoir joué un rôle dans l'endoctrinement et le recrutement de volontaires pour la Syrie.
Bernard Cazeneuve a ajouté que, depuis le début de l'année 2015, il avait proposé l'expulsion de "plus d'une trentaine d'individus prêcheurs de haine qui, par leur action, ont contribué à diffuser dans le pays des propos de haine."
(Jean-Baptiste Vey, avec Marine Pennetier, édité par Sophie Louet) OLFRTOPNEWS Reuters France Online Report Top News 20160113T111421+0000