Le gouvernement évaluera le projet de rapprochement entre Orange et Bouygues (PA:BOUY) Telecom à l'aune de "critères simples" comme "l'emploi" et "l'intérêt des consommateurs", a déclaré mercredi le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, assurant que l'Etat resterait un "actionnaire de référence d'Orange".
"Il y a des critères simples que sont l'investissement, l'emploi, la protection des intérêts des consommateurs. Je regarderai en tant que ministre (de tutelle, ndlr) des Télécoms à l'aune de ces critères cette opération", a dit M. Macron, en marge d'un déplacement pour l'ouverture des soldes.
"De l'autre côté, l'Etat actionnaire regardera la création de valeur" pour évaluer l'intérêt de ce rapprochement, a ajouté le ministe. "Il est un actionnaire de référence qui entend le rester au sein du groupe Orange", a-t-il souligné.
Orange et son concurrent Bouygues ont confirmé mardi être en "discussions préliminaires" en vue d'un rapprochement, six mois après le rejet, par Bouygues, d'une offre de 10 milliards d'euros du groupe Numericable-SFR appartenant au milliardaire Patrick Drahi
Une fusion, suspendue à son acceptation par les autorités de la concurrence en France et à Bruxelles, entraînerait le passage de quatre à trois opérateurs dans l'Hexagone, une situation qui profiterait également à Numericable-SFR et Free.
En juin, Emmanuel Macron avait estimé, lors de l'offre faite à Bouygues par Numericable-SFR, que l'heure n'était pas à la concentration, jugeant que les quatre opérateurs avaient "chacun leur place". En décembre, le ministre avait toutefois précisé ne pas avoir de "position de principe" sur ce sujet, tant que les investissements et l'emploi sont assurés.
La position de la Commission européenne s'est pour sa part durcie au cours des derniers mois, la Commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager préférant une consolidation supranationale à des rapprochements entre opérateurs nationaux, dans l'intérêt des consommateurs.
Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, a assuré mardi qu'un éventuel rapprochement entre le numéro un des télécoms français et son concurrent Bouygues ne se traduirait "pas par une augmentation des prix".