François Fillon a affirmé mardi à l'Assemblée que sa reconduction à Matignon par Nicolas Sarkozy était guidée par "le choix de la continuité", et répété que la "priorité absolue" du gouvernement serait la "lutte contre les déficits et la réduction de la dépense publique".
Le nouveau gouvernement est "un gouvernement de combat" contre "l'endettement", le chômage", "les injustices" et "l'insécurité", a également expliqué le Premier ministre, ovationné par des députés UMP debout avant sa première prise de parole.
Il a également réaffirmé l'ouverture du "grand chantier de la dépendance", pour "assurer une fin de vie décente à l'ensemble de nos concitoyens", et promis un "effort particulier" pour la politique de la Ville, confiée à un ministère (dirigé par le centriste Maurice Leroy) et non plus à un secrétariat d'Etat comme dans le précédent gouvernement.
"Le choix du président de la République de me renouveler sa confiance, c'est le choix de la continuité" pour laquelle il a "toujours" plaidé, a dit François Fillon, en réponse à une question de François Sauvadet (Nouveau Centre/NC).
"Dans une société démocratique comme la nôtre, nous avons besoin de stabilité et de continuité (...) pour que ne soient pas ruinés les efforts qui ont été demandés aux Français pendant trois ans en particulier en raison de la crise économique et sociale et qui pourraient l'être par un changement soudain de politique", a-t-il martelé.
"La priorité absolue de mon gouvernement restera la lutte contre les déficits, la réduction de l'endettement, la réduction de la dépense publique", a-t-il ajouté, "parce que c'est un engagement européen", "une nécessité pour assurer la crédibilité de la France au côté de l'Allemagne" et "pour relancer la croissance".
Répondant au député UMP Bernard Deflesselles, François Fillon a balayé les critiques selon lesquelles le nouveau gouvernement serait un instrument de combat pour 2012.
"J'ai lu (...) que mon gouvernement était un gouvernement de combat, et bien je le confirme, c'est un gouvernement de combat contre l'endettement, c'est un gouvernement de combat contre le chômage, c'est un gouvernement de combat contre les injustices, et c'est un gouvernement de combat contre l'insécurité", a-t-il clamé.
Le Premier ministre a pris la parole une troisième fois -chose inhabituelle- pour répondre au chef de file des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, abordant la question du rapport de force avec Nicolas Sarkozy.
Il a notamment défendu l'intervention télévisée du président mardi soir, qui devance son propre discours de politique générale, prévu le 24 novembre.
"Il est normal (...) que le président de la République fixe les orientations et les présente lui-même aux Français", a estimé M. Fillon.
"Il est normal que le gouvernement, que le Premier ministre, vienne ensuite devant la représentation nationale pour solliciter la confiance de l'Assemblée", a-t-il poursuivi.
Mardi matin, lors de la réunion avec les députés UMP, François Fillon avait qualifié de "dérisoire" la formule d'"hyper Premier ministre" utilisée par la presse pour signifier le changement de rapport de force avec Nicolas Sarkozy à la suite de sa reconduction à Matignon.