Le Congrès des Etats-Unis n'a pas soulevé d'objection à une gigantesque vente d'armes d'environ 60 milliards de dollars pour l'Arabie Saoudite, destinée à faire face notamment à la menace jugée croissante de l'Iran.
"Il n'y a aucun signe selon lequel le Congrès bloquerait la vente", a indiqué dans un courriel Jennifer Berlin, l'une des porte-parole de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain. Du côté de la Chambre, aucune objection n'avait été signalée vendredi.
Pour s'opposer à la vente, le Congrès devrait adopter une motion de "désapprobation". "Cela n'arrivera pas", a affirmé une source au Congrès ajoutant que les élus ne seront pas présents la semaine prochaine en raison des congés de Thanksgiving.
Le Congrès, qui compte de nombreux élus pro-israéliens, n'a donc pas jugé utile d'amender le futur contrat.
L'administration Obama a notifié au Congrès le 20 octobre son intention d'engager cette vente qui, si elle est conclue, deviendra la plus importante vente d'armes de l'histoire des Etats-Unis.
Le Congrès, qui avait 30 jours pour examiner le dossier, a jusqu'à vendredi soir minuit pour soulever d'éventuelles objections, ce qui semblait improbable vendredi.
Le plan présenté au Congrès prévoit d'autoriser la vente de 84 chasseurs bombardiers F-15 et la modernisation de 70 autres. Il compte aussi 178 hélicoptères d'attaque -- 70 Apache, 72 Black Hawk, 36 AH-6i -- et 12 hélicoptères légers d'entraînement MD-530F, selon le département d'Etat.
La livraison des armes sera échelonnée sur 15 à 20 ans.
La montée en puissance de l'Iran est le motif principal de cette vente. Elle inquiète l'ensemble des pays de la région et change la donne géostratégique.
Dès 2007, l'administration américaine précédente du président George W. Bush avait oeuvré pour vendre des armes à ses alliés arabes du Golfe, afin de contrer l'Iran accusé de vouloir se doter de l'arme nucléaire.
En ces temps difficiles pour l'économie, les parlementaires américains accueillent donc favorablement les nouvelles créations d'emploi qui devraient résulter du méga-contrat.
L'avionneur Boeing, qui produit le F-15 ainsi que plusieurs modèles d'hélicoptères figurant au contrat, prévoit ainsi que 77.000 emplois découleront de cette partie du programme pouvant lui rapporter jusqu'à 24 milliards de dollars.