Une embellie de ses ventes de PC a permis mercredi au groupe informatique américain Hewlett Packard d'annoncer la première croissance de son chiffre d'affaires en trois ans, mais les coûts de sa longue restructuration plombent toujours ses bénéfices.
Sur le trimestre achevé fin juillet, le troisième de son exercice décalé, HP a vu son chiffre d'affaires progresser de 1% à 27,6 milliards de dollars. C'est une bonne surprise pour les analystes, qui s'attendaient en moyenne à un repli de 0,8%.
"Pour la première fois en trois ans, le groupe a enregistré une croissance de son chiffre d'affaires", a souligné la PDG Meg Whitman lors d'une téléconférence avec des analystes, évoquant "une étape importante dans le redressement de HP".
Le retour à une croissance rentable est une priorité de Mme Whitman, qui a entrepris depuis 2012 de restructurer HP, durement frappé par la crise du PC auquel les consommateurs préfèrent souvent des tablettes informatiques.
La tendance sur ce marché semble toutefois enfin s'améliorer: après deux ans de déclin dépassant par moment les 10%, les ventes mondiales tous fabricants confondus ont baissé de seulement 1,7% au deuxième trimestre 2014 selon le cabinet IDC, et sont même restées stables d'après Gartner.
HP, désormais deuxième fabricant mondial derrière le groupe chinois Lenovo, a réussi dans ce contexte à enregistrer une "très solide croissance" de 12% pour ses revenus trimestriels dans les PC.
Mme Whitman s'attend à ce que le marché mondial reste stagnant ou en léger repli, mais estime que HP peut "continuer à gagner des parts" de marché par rapport à ses concurrents.
Elle a évoqué en particulier une tendance favorable dans les ordinateurs destinés aux entreprises, avec une croissance ressentie dans toutes les régions. La directrice financière, Cathie Lesjak, a toutefois concédé "des poches de faiblesse en Russie et en Chine".
- Encore du travail -
Outre les PC, la direction de HP a aussi mis en avant la progression de 9% de ses revenus trimestriels dans les serveurs. Mais la quasi totalité des autres branches du groupe (services aux entreprises, logiciels, impression...) accusent des baisses.
Mme Whitman a en particulier évoqué des difficultés dans les activités de services aux entreprises en Europe, à cause d'"une faiblesse dans les dépenses publiques (...) principalement en Europe occidentale" et de l'impact de "l'instabilité géopolitique en Europe de l'Est".
Comme chaque trimestre, la PDG s'est félicité des "progrès" réalisés en répétant qu'il y a "encore du travail à faire".
Le bénéfice net trimestriel a notamment plongé de 29% à 985 millions de dollars.
Les comptes restent en effet plombés par des charges de restructuration, avec encore 713 millions d'effets exceptionnels négatifs au troisième trimestre.
C'est dû en partie aux dures coupes réalisées dans les effectifs: HP a encore décidé il y a trois mois 11.000 à 16.000 nouvelles suppressions d'emplois, qui porteront jusqu'à un maximum de 50.000 le total annoncé depuis 2012.
Mme Lesjak a précisé qu'environ 36.000 personnes avaient déjà quitté le groupe à la fin juillet, un chiffre qui devrait monter à 41.000 d'ici fin octobre. Le solde des départs est prévu pour l'année suivante.
Le bénéfice par action hors exceptionnels, qui sert de référence à Wall Street, a finalement atteint 89 cents, soit tout juste la prévision moyenne du marché.
Pour l'ensemble de l'année, HP a resserré sa prévision dans une fourchette de 3,70 à 3,74 dollars, contre 3,63 à 3,75 dollars visés jusqu'ici. C'est, là encore, conforme aux prévisions des analystes, qui s'attendaient jusqu'ici à un niveau pile dans le milieu de cette fourchette.
Le groupe compte par ailleurs reprendre au quatrième trimestre ses rachats d'actions, interrompus ces trois derniers mois. Même s'il n'exclut pas de petites acquisitions ciblées, HP continue de vouloir reverser au moins la moitié de ses liquidités à ses actionnaires en rachats d'actions ou en dividendes.
Dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street, l'action HP perdait 0,91% à 34,80 dollars vers 23H00 GMT.