PARIS (Reuters) - Valérie Pécresse, qui exprime l'ambition de "peser" sur la ligne des Républicains sans briguer leur présidence, met en garde contre un éclatement du parti et un risque de "porosité avec le Front national" si Laurent Wauquiez, avocat d'une droite dure, l'emporte à l'élection de décembre.
La présidente LR de la région Ile-de-France lancera le 10 septembre un mouvement, "Libres!", "pour refonder le logiciel de la droite et rester unis, tout en ramenant à nous toutes les bonnes volontés émanant de la société civile". "Je lance ce mouvement pour une droite ferme, sociale, réformatrice", explique-t-elle dans un entretien publié samedi dans Aujourd'hui en France.
Laurent Wauquiez, apprécié par la base pour ses accents droitiers mais abhorré par les modérés du parti, a annoncé vendredi dans Le Figaro sa candidature à l'élection à la présidence des Républicains, prévue les 10 et 17 décembre.
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, 42 ans, est le quatrième candidat après le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle, Florence Portelli, porte-parole de François Fillon lors de la présidentielle, et Laurence Sailliet, une proche de Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France.
Il plaide pour une droite "vraiment de droite", qui ne propose pas "un filet d'eau tiède". Dimanche, il devrait préciser ses priorités lors de la fête départementale des Républicains de Haute-Loire et de la traditionnelle ascension du Mont-Mezenc.
"Si on veut retrouver notre crédibilité, il faut retrouver le coeur des Français, en redonnant une envie de droite. Et sans porosité avec le Front national. C'est la ligne rouge", réplique Valérie Pécresse dans Le Parisien.
"Si la droite met les doigts dans cet engrenage-là, ça ne sera plus la droite", estime-t-elle.
Priée de dire si une victoire de Laurent Wauquiez pourrait précipiter l'éclatement du parti, l'ancienne ministre répond : "Le risque existe. Pour le conjurer, on doit assumer nos différences et ne pas chercher à les étouffer".
Le "filloniste" Bruno Retailleau a dit samedi ne pas craindre une scission.
Le président du groupe LR au Sénat, qui dira à la mi-septembre s'il est candidat à la présidence du parti, milite comme Laurent Wauquiez pour une droite qui n'ait pas "peur d'elle-même" et assume ses valeurs mais souligne dans L'Opinion de vendredi que "la clarification de doctrine ne doit pas empêcher le rassemblement".
"On ne doit pas avoir un choix entre une droite très claire mais qui se rabougrirait, et une droite très large mais qui se ramollirait", a-t-il déclaré samedi à des journalistes, en marge de l'Université d’été des Républicains de Loire-Atlantique, à La Baule.
"Cette rentrée doit permettre une chose : la fin des juppéistes, des sarkozystes, des fillonistes", a lancé le président de la région Pays de la Loire.
(Sophie Louet)