Les enchères lancées mardi au Brésil pour des blocs pétroliers, les premières depuis cinq ans, ont rapporté 1,4 milliard de dollars, un montant supérieur aux attentes, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'Agence nationale du pétrole (ANP).
"Les enchères prévues pour se terminer mercredi ont pris fin dès ce mardi avec 142 des 289 blocs proposés vendus pour 2,8 milliards de réais (1,4 milliard de dollars), un record", a déclaré le porte-parole.
Les autres blocs sont restés "invendus", a-t-il précisé.
"Le montant de cette 11e enchère est supérieur à celui de la 9e réalisée en 2007 et qui avait été record en rapportant 2,1 milliards de réais", a ajouté le responsable.
La dernière enchère (la 10e) fin 2008, n'avait rapporté que 700 millions de réais (350.000 dollars aujourd'hui).
Dans la matinée, la directrice générale de l'ANP, Magda Chambriard, avait estimé que l'appel d'offre pourrait rapporter à l'issue des deux jours de 2 à 2,5 milliards de réais (entre 1 et 1,2 milliard de dollars).
"Je préfère faire preuve de modération", avait-elle dit à la presse lors de l'ouverture officielle de l'événement dans un hôtel de Rio.
Mais selon le scénario le plus optimiste de l'ANP elle-même, ces enchères pouvaient rapporter 3,7 milliards de réais (1,8 md USD), "soit cinq fois plus que le minimum espéré".
Les enchères des 289 blocs terrestres et maritimes situés pour la plupart dans la nouvelle frontière inexplorée du nord et du nord-est du Brésil ont attiré un record de 64 entreprises de 21 pays des cinq continents.
Les blocs proposés, dont 166 en mer, 94 en eaux peu profondes, 72 en eaux profondes et 123 sur la terre ferme, totalisaient une surface de 155.800 kilomètres carrés dans 11 bassins sédimentaires.
Des blocs à terre à Parnaiba et en eaux peu profondes dans le bassin de la Foz do Amazonas (le plus disputé) et Barreirinhas ont rapporté à eux seuls 850 millions de dollars.
"Le delta de l'Amazone doit être exploité plus en profondeur, et en direction de la Guyane française les opportunités d'exploitation sont devenues plus faciles. Mais dans cette zone, les courants sont forts et nous avons besoin d'entreprises hautement qualifiées", a souligné Mme Chambriard.
Les blocs de Foz do Amazonas ont été remportés par la consortium Total E&P Brasil, Petrobras et BP EOC; OGX; BP OEC; Queiroz Galvão; et BHP Billiton.
"BP est très satisfaite du résultat. Avec ces acquisitions (8 blocs, nous augmentons notre présence dans des zones de la région équatoriale brésilienne, sur la base de nos connaissances en eaux très profondes", a déclaré Mike Daily, vice-président d'exploitation de BP dans un communiqué.
Le secteur était paralysé depuis fin 2008, lorsqu'on a découvert les immenses réserves pré-salifères en eaux très profondes au large des États de Rio de Janeiro, Sao Paulo et Espirito Santo (sud-est), estimées à 40 milliards de barils. Ont suivi cinq ans de tergiversations sur le partage de la future manne pétrolière.
Le Brésil cherche maintenant à combler le retard accumulé car la production de pétrole au Brésil décline, les gisements du bassin de Campos au large des côtes de l'Etat de Rio sont matures, donc moins productifs.
De 2,5 millions de barils en 2011, elle a chuté à moins de 2,4 millions de barils l'an dernier, et au premier trimestre 2013 le volume a encore chuté par rapport à l'an dernier.
Le Brésil va constituer une des sources importantes de pétrole supplémentaires pour le marché mondial, grâce à ses réserves pré-salifères, mais à moyen ou long terme seulement.