par Sarah White
PARIS (Reuters) - Les achats de cosmétiques sont repartis en forte hausse, en particulier en Chine, la levée progressive du confinement dans plusieurs pays ayant permis la réouverture des salons de coiffure et des boutiques, a déclaré le PDG de L'Oréal, Jean-Paul Agon, dans une interview à Reuters.
Le groupe français, dont la gamme va du maquillage Maybelline aux soins Lancôme, avait déjà constaté un rebond de la consommation chinoise en avril, avec l'allègement des restrictions mises en place pour ralentir la propagation de l'épidémie liée au nouveau coronavirus.
Le même phénomène de reprise de la consommation est également observé dans d'autres pays, par exemple en Europe avec l'assouplissement des mesures de confinement depuis plusieurs semaines.
"Les choses se déroulent comme nous l'avions anticipé. J'ai toujours dit que jusqu'ici cette crise était pour nous davantage une crise d'approvisionnement plutôt que de demande", a déclaré Jean-Paul Agon à Reuters.
"Nous avons constaté que nos activités en Chine ont renoué avec une très forte croissance au cours des dix dernières semaines. Nous observons la même chose dans d'autres pays, quand le confinement est levé et que les magasins rouvrent, les consommateurs reviennent."
Même si L'Oréal, comme ses concurrents, a pu continuer de vendre ses produits en ligne tout au long de cette crise sanitaire qui a entraîné le confinement de milliards de personnes à travers le monde, la fermeture des commerces non-essentiels et des grands magasins a pénalisé ses ventes.
Le groupe français de cosmétiques, qui publiera ses résultats du deuxième trimestre en juillet, a enregistré un recul de 4,8% de son chiffre d'affaires en données comparables au premier trimestre.
En France et à travers le reste de l'Europe, la levée du confinement s'est accompagnée d'un pic de fréquentation des salons de coiffure mais les spécialistes s'interrogent sur une potentielle évolution des habitudes de consommation à la sortie de cette crise sanitaire mondiale.
Pour Jean-Paul Agon, il n'est pas exclu que les consommateurs sortent également de cette crise avec une demande accrue pour des produits cosmétiques plus naturels voire bio - un segment en forte croissance dans lequel les grands groupes du secteur tentent de gagner du terrain.
S'il est selon lui trop tôt pour analyser ce type de tendance, "intuitivement, oui, il y aura encore davantage d'intérêt pour des ingrédients naturels, des produits sains, des formulations saines et naturelles, c'est évident", a noté Jean-Paul Agon.
(Version française Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)