Le gouvernement britannique a annoncé lundi un important plan d'investissement en recherche et développement, avant la présentation mercredi de son premier budget post-Brexit, qui pourrait alléger l'austérité instaurée par le précédent gouvernement.
Le gouvernement conservateur de Theresa May va investir 2 milliards de livres (2,3 milliards d'euros) par an jusqu'en 2020 dans la recherche et le développement, a précisé son cabinet, via un nouveau fonds qui devrait privilégier les technologies, notamment médicales, tout comme la robotique et les biotechnologies.
La Première ministre conservatrice doit détailler son plan dans la journée de lundi, à la conférence annuelle de la confédération nationale de l'industrie, lors de laquelle elle devrait annoncer une révision des niches fiscales, avec pourquoi pas des incitations encore plus importantes pour pousser les entreprises à investir dans la recherche.
"Ce gouvernement continuera de faire baisser le déficit et la dette pour que nous vivions selon nos moyens, tout en faisant plus pour assurer le succès de l'économie britannique à long terme", a-t-elle écrit dimanche dans le Financial Times.
Le nouveau ministre des Finances, Philip Hammond, doit présenter mercredi le budget rectificatif d'automne aux députés, tout juste cinq mois après le référendum lors duquel les Britanniques ont majoritairement voté en faveur d'une sortie de l'Union européenne.
Tout en affirmant vouloir poursuivre la mission du précédent gouvernement de faire baisser le déficit, ce budget pourrait assouplir l'orthodoxie budgétaire mise en place par l'ancien chancelier de l'Echiquier George Osborne.
M. Hammond va promettre de mettre "les investissements dans les infrastructures (...) au coeur" du budget, a annoncé dimanche le Trésor dans un communiqué.
De nouveaux investissements dans les routes du pays, à hauteur de 1,3 milliard de livres (1,5 milliard d'euros), doivent constituer une mesure phare du texte afin de réduire les problèmes de trafic automobile qui coûtent chaque année 13 milliards de livres aux ménages britanniques, selon le ministère.
Via ces investissements qui concernent également "l'innovation", Philip Hammond compte s'attaquer tout particulièrement à "la faible productivité" du pays.
- 'Ralentissement' économique à venir -
"Philip Hammond établira un nouveau cadre budgétaire, en soulignant la nécessité d'avoir de la flexibilité pour permettre au gouvernement de répondre aux conditions économiques changeantes", indique le communiqué du ministère.
Selon le Sunday Telegraph, Philip Hammond prévoirait d'équilibrer les comptes en taxant les avantages professionnels des salariés aux revenus moyens, tels que les contrats de téléphonie mobile ou les abonnements aux salles de sport donnés par certaines entreprises à leurs employés.
Le budget doit également inclure les dernières prévisions du gouvernement conservateur concernant la croissance économique du pays.
Lors de l'émission politique de la BBC, The Andrew Marr Show, le ministre des Finances a rappelé que "beaucoup de prévisions annoncent un ralentissement de la croissance économique l'année prochaine et un défi de taille pour les finances publiques".
John McDonnell, le responsable des finances dans le cabinet fantôme du parti travailliste d'opposition, a accusé le gouvernement de "revenir aux cadeaux et combines" du passé.
Il a ajouté dans The Andrew Marr Show que les investissements prévus dans les infrastructures "remplaçaient simplement une partie des coupes budgétaires précédentes".
Cette semaine, l'économie britannique a une nouvelle fois surpris par sa vigueur avec de robustes ventes au détail publiées jeudi pour le mois d'octobre, confirmant sa bonne santé depuis la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne.
Mais nombre d'économistes préviennent que l'activité du pays devrait pâtir de premières conséquences fâcheuses du processus de Brexit l'année prochaine, les entreprises semblant se montrer plus réticentes à investir face aux incertitudes engendrées par cette sortie inédite.