Le constructeur automobile français Renault a annoncé lundi son intention d'atteindre 4 milliards d'euros de synergies d'ici à 2016 avec son partenaire japonais Nissan, une annonce qui a dopé lundi son cours en bourse, qui a pris 4,31% à la clôture.
"Le chiffre de 4 milliards d'euros de synergies a été annoncé pour la première fois en interne lors d'une (récente) réunion de l'alliance" entre Renault et Nissan, a indiqué la porte-parole du groupe français, qui renforcera ainsi son rapprochement avec le groupe japonais.
En 2011, les synergies entre les deux groupes s'étaient élevées à 1,7 milliard d'euros.
Renault, dont le titre a gagné jusqu'à +10% pendant la séance, a cependant démenti les rumeurs de discussions sur la structure de l'alliance entre les deux groupes: "il n'y a rien de tel. Nous démentons", a déclaré la porte-parole.
Depuis 2002, Renault détient 43,4% de Nissan et le groupe japonais contrôle 15% du constructeur français.
L'alliance entre les deux groupes remonte à 1999, quand la firme au losange avait acquis 36,8% du capital du japonais, s'ouvrant ainsi le marché asiatique et permettant à Nissan d'échapper à la faillite.
Au fil des ans, les deux groupes ont développé de nombreuses synergies et l'alliance a franchi de nouvelles étapes, notamment en 2001 avec l'annonce d'un échange de participations et la mise en place d'un management commun.
De nombreux analystes considèrent cette union comme l'exemple d'un rapprochement réussi dans le monde automobile.
Les deux groupes réalisent 90% de leurs achats en commun, y compris les achats d'espaces dans les médias en Europe.
PSA et Opel ?
Ces informations, dans un contexte de fort ralentissement du marché en Europe, tombent peu après la publication d'informations de presse sur un rapprochement entre l'autre constructeur français, PSA Peugeot Citroën, et Opel, filiale de General Motors (GM).
Liés depuis le début de l'année, les deux groupes envisageraient de créer une société commune regroupant les activités automobiles du français et la filiale européenne de l'américain, Opel.
Les synergies entre constructeurs "permettent de rationaliser les dépenses et d'amortir grâce à des volumes plus importants", a expliqué à l'AFP Bertrand Rakoto, consultant et analyste automobile.
"Elles permettent aussi d'avoir une empreinte assez forte sur tous les continents et de mieux absorber la crise en Europe grâce à une présence plus globale", a-t-il ajouté.
En mars, le PDG de l'alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, avait affirmé que les alliances dans le secteur automobile allaient se poursuivre, après l'annonce du rapprochement entre le français PSA et GM.
Les facteurs qui ont poussé Renault et Nissan à s'allier existent toujours, comme le besoin de partager des frais de développement toujours plus importants, avait-il expliqué.
Après avoir flambé en début d'après-midi, l'action Renault est revenue dans des variations plus modestes et a terminé la séance en hausse de 4,31% à 35,83 euros, tandis que PSA reculait de 0,32% à 6 euros dans un marché en hausse de 0,92% à la clôture.
"La remontée du titre Renault s'explique dans un contexte de marché peu animé où n'importe quelle nouvelle ou rumeur sur une entreprise suffit à provoquer d'importants mouvements", explique Guillaume Garabédian, gestionnaire chez Meeschaert Gestion Privée.
"Renault et Peugeot ont fait l'objet de grandes variations suite à des rumeurs car les investisseurs espèrent des nouvelles positives sur ces valeurs qui évoluent dans un secteur en perte de vitesse", selon Jérôme Vinerier, analyste chez IG Market.