Investing.com -- BCA Research a lancé un avertissement sur les perspectives des marchés européens du crédit dans une note publiée mardi, indiquant aux investisseurs qu'il est temps de devenir négatif sur la classe d'actifs.
Les analystes estiment que les spreads de crédit européens ont "peu de marge de manœuvre pour se réduire davantage par rapport aux niveaux actuels", laissant les investisseurs insuffisamment compensés pour le risque croissant d'une récession qui pourrait se matérialiser plus tard cette année ou au début de l'année 2025.
L'impact des prochaines baisses de taux de la Banque centrale européenne (BCE) est l'une des principales préoccupations soulignées par BCA Research.
Contrairement à l'optimisme habituel du marché associé aux réductions de taux, BCA prévient que ces réductions "ne devraient pas être considérées comme positives pour le crédit" parce qu'elles sont susceptibles de coïncider avec "des jours plus sombres pour les marchés".
Une autre question cruciale est celle du "mur des échéances", qui fait référence aux besoins importants de refinancement auxquels sont confrontées les entreprises européennes à court terme.
Selon la BCA, cela entraînera une hausse des coûts d'emprunt, ce qui conduira à une "nouvelle détérioration des bilans des entreprises", en particulier pour les émetteurs à haut rendement (HY).
Cette détérioration, combinée à des bilans déjà tendus, augmenterait la perspective de nouvelles défaillances dans les mois à venir.
Les modèles de BCA suggèrent que le crédit européen à haut rendement est actuellement "cher", ce qui renforce leurs perspectives négatives.
Par conséquent, BCA Research recommande aux investisseurs de privilégier les actifs de meilleure qualité dans leurs portefeuilles de titres à revenu fixe et de continuer à préférer les obligations souveraines au crédit d'entreprise.
"Le taux de défaut spéculatif augmentera au cours des 12 prochains mois. Au sein des portefeuilles à revenu fixe, nous continuons à recommander aux investisseurs de privilégier les obligations souveraines par rapport au crédit", conclut BCA.